Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique nie les rapports de l'ONU selon lesquels il serait en état d'arrestation

Batarfi réapparaît dans une vidéo montrant qu'il est en liberté

PHOTO/ AL-MALAHEM MEDIA / AFP - Khaled Omar Batarfi (également connu sous le nom d'Abu Meqdad al-Kindi

Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), Khalid Batarfi, est réapparu dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, niant ainsi le fait qu'il soit en état d'arrestation. Un rapport des Nations unies présenté au Conseil de sécurité il y a quelques jours, indiquait que le chef de la branche d'Al-Qaïda située au Yémen, aurait été arrêté lors d'une opération menée dans la ville de Ghayda. Dans la même opération, toujours selon ce rapport, son second, Saad Atef al-Awlaqi, a été tué.

Dans la vidéo, qui dure environ 20 minutes, le chef de l'organisation, qui est en charge depuis un an, apparaît en parfait état et avec un poignard typiquement yéménite à la ceinture. Khalid Batarfi parle de la situation à Washington début janvier, lorsque les partisans de Donald Trump ont pris d'assaut le Capitole et provoqué des émeutes dans plusieurs régions du pays. Ces mots sont accompagnés d'images du jour fatidique où cinq personnes sont mortes. Le fait que Batarfi mentionne ce fait dans la vidéo indique qu'il n'est pas en détention, comme l'a insinué le rapport de l'ONU, mais qu'il est en liberté.

Le rapport ne donne aucun détail sur l'opération au Yémen, bien que l'on suppose qu'elle a été menée par les forces yéménites. Elle n'indiquait pas non plus si Batarfi était toujours détenu ni où il l'était. La diffusion de la vidéo corroborerait la version de plusieurs chefs tribaux de la région où se trouve Ghayda, qui affirment que Batarfi a été pris pour un autre membre de l'organisation.

Khalid avertit que "ce qui s'est passé le 6 janvier à Washington n'est que la partie émergée de l'iceberg de ce qui les attend", et "une conséquence de l'arrogance avec laquelle les Etats-Unis se déplacent dans le monde". Khalid Batarfi a été nommé responsable de l'AQAP en février 2020, suite à la mort de Qassim al-Rimi lors d'une attaque aérienne américaine. L'arrestation de Khalid aurait été un coup dur pour l'organisation qui, après la mort de son ancien leader et la confrontation avec tous les acteurs du conflit yéménite, tant les Houthis que le gouvernement, connaît des heures très sombres.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique est la branche qui a revendiqué l'attaque du siège de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Après l'attentat, un des chefs militaires de l'AQPA de l'époque, Nasr bin Ali al-Anesi, est sorti dans une vidéo montrant son soutien aux frères Kouachi, responsables de la mort de 12 personnes lors de l'assaut contre le siège du magazine satirique français. Al-Anesi a souligné que Sarif et Chérif Kouachi ont tous deux agi sous le mandat de l'organisation présente au Yémen, qui est celle qui a planifié, financé et assigné la cible aux deux frères.

En raison de cet attentat et de l'attaque subie sur une base navale de Floride en 2019, au cours de laquelle trois personnes ont été tuées, les États-Unis considèrent que l'AQAP est l'une des branches les plus dangereuses de l'organisation terroriste, qui a profité de la révolte de 2014 au Yémen pour s'implanter dans le sud du pays. Par conséquent, de la même manière qu'il l'a fait avec le précédent responsable d'AQAP, Joe Biden a déclaré qu'il poursuivrait les attaques contre l'organisation au Yémen.