La centrale nucléaire iranienne de Natanz subit un incident électrique
Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, a signalé un "incident" à la centrale nucléaire de Natanz dimanche. M. Kamalvandi a annoncé que le problème est lié au réseau de distribution d'électricité, et qu'il n'y a pas de victimes ni de contamination radioactive. Il a ajouté que les autorités mènent des enquêtes pour découvrir l'origine de l'accident.
Ce n'est pas la première fois que l'usine de Natanz ou d'autres usines iraniennes subissent un incident quelconque. Les autorités n'ont pas annoncé la cause, mais elles ont fait des allusions à d'autres pays, notamment Israël. Téhéran a laissé entendre que le pays hébreu était responsable des cyberattaques contre cette installation en juillet 2020. Le président iranien Hassan Rohani a également accusé Israël d'avoir assassiné Mohsen Fakhrizadeh, l'un des principaux scientifiques nucléaires du pays.
Ces problèmes à Natanz surviennent quelques heures après que l'Iran a annoncé qu'il avait mis en service 164 nouvelles centrifugeuses dans l'usine. Cet événement a été retransmis en direct sur la télévision d'État, où l'on pouvait voir le président Hassan Rohani inaugurer les nouvelles centrifugeuses. Ils ont également commencé à tester la centrifugeuse IR-9, qui, selon eux, enrichira l'uranium 50 fois plus vite que les centrifugeuses de première génération, l'IR-1. L'accord nucléaire obligeait Téhéran à n'utiliser que l'IR-1 pour l'enrichissement. Cependant, depuis le retrait de l'ancien président américain Donald Trump de l'accord nucléaire en 2018, l'Iran a abandonné toute limite à son arsenal nucléaire. Elle enrichit maintenant jusqu'à 20% d'uranium. Les États-Unis suivent de près ce nouveau développement nucléaire. Selon un haut responsable du département d'État, le président Joe Biden serait prêt à lever une partie des sanctions contre Téhéran. Il a toutefois indiqué que seules les sanctions appliquées depuis 2018 seraient supprimées, de sorte que d'autres contre des entreprises, des institutions et des dirigeants seraient maintenues. "Les États-Unis se réservent le droit d'imposer des sanctions pour des raisons non nucléaires, que ce soit pour le terrorisme, les violations des droits de l'homme ou l'ingérence dans nos élections", a-t-il déclaré.
Il y a quelques mois, ils ont également mis en service un nouvel ensemble de centrifugeuses avancées IR.2M sur le site de Natanz. Ces démonstrations de capacité nucléaire sont une tentative de Téhéran de faire pression sur le gouvernement américain pour qu'il lève les sanctions, première étape de la reprise des négociations nucléaires depuis 2018, date à laquelle Trump s'est retiré de l'accord. M. Biden, pendant la campagne électorale, a promis de revenir si l'Iran respecte le pacte de 2015, mais de Téhéran ont annoncé qu'ils ne reprendront les pourparlers que si Washington lève les sanctions. Ces sanctions font sombrer de plus en plus l'économie iranienne. Les exportations et les importations de pétrole ont considérablement diminué, et les métaux industriels du pays ont également été sanctionnés. Téhéran doit également faire face aux sanctions imposées par l'Union européenne. Des négociations sont actuellement en cours à Vienne pour ramener l'Iran et les États-Unis dans l'accord nucléaire. Washington et Téhéran entameront des discussions indirectes par l'intermédiaire de diplomates européens, russes et chinois. Des progrès ont été réalisés, comme l'a annoncé le coordinateur de la commission mixte, Enrique Mora : "Cette semaine, il y a eu des échanges constructifs et orientés vers des solutions".