Alexandre Ivanko a reconnu que "la situation reste difficile pour la MINURSO, même si le conflit est caractérisé comme étant de faible intensité"

Le chef de la MINURSO contredit la version du Polisario sur le conflit du Sahara Occidental

PHOTO/FILE - ONU

Les problèmes rencontrés par les casques bleus dans l'exercice de leurs fonctions parmi les difficultés existantes ont été énumérés lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU par Alexandre Ivanko, représentant spécial pour le Sahara occidental et directeur de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), selon les informations communiquées au média Yabiladi. 

Cette observation va dans le sens du rapport du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Ivanko a notamment critiqué "les obstacles opérationnels persistants et l'absence de progrès dans le processus politique" qui entravent les opérations de la mission onusienne. 

"Ce Conseil est bien conscient des limites à notre liberté de mouvement à l'est du Berma", a-t-il souligné. "Nos opérations de logistique et de réapprovisionnement continuent de se heurter à ces contraintes". Il a rappelé que le Front Polisario avait écrit au Secrétaire général en mars pour lui proposer une stratégie de compromis qui consistait à offrir un passage sûr à un convoi de ravitaillement vers les sites opérationnels situés à l'ouest du mur de sable, à titre de mesure extraordinaire et temporaire. 

Selon Alexander Ivanko, le Polisario n'autorise aucune reconnaissance par hélicoptère et les "activités d'observation" de la MINURSO à l'est du Berma sont limitées à des couloirs spécifiques de 20 kilomètres. Les déclarations d'Ivanko contredisent de nombreux communiqués de presse du Polisario annonçant des tirs récurrents et meurtriers contre les positions des FAR (Forces Armées Royales).

AFP/FADEL SENNA - Personnel de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO)

Fin mars 2023, les milices du Polisario avaient bloqué l'accès à la base d'opérations de la MINURSO, située à l'est du mur de sable construit par les Forces armées royales. Le Front a finalement changé d'avis dans une lettre officielle adressée à Antonio Guterres suite à des pressions extérieures. Les Portugais ont également réservé les paragraphes 15 et 16 de leur rapport à cet incident. 

Le Polisario n'a pas changé de position depuis lors. Finalement, la "mesure intérimaire" a vu le jour. La MINURSO a effectué "cinq sorties de réapprovisionnement supplémentaires". Le chef de la MINURSO a déploré que "ces développements positifs" ne garantissent pas "la stabilité logistique dont nous avons besoin pour planifier et opérer à l'avenir". "Des convois terrestres sont nécessaires pour transporter le matériel de survie, les pièces détachées et le carburant diesel pour les générateurs vers les bases d'opérations situées à l'est du Berma. Chaque convoi doit être soigneusement coordonné avec les deux parties", a-t-il insisté. 

PHOTO/AFP - Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario

Sur le terrain, Russian Ivanko a précisé que "des hostilités de faible intensité se poursuivent le long du Berma, principalement autour de la zone de Mahbès dans le nord-est du territoire". Chaque jour, chaque partie signale en moyenne un ou deux échanges de tirs. Les deux parties ont rapporté des incidents en septembre, ce qui a fait remonter ces chiffres après une baisse pendant l'été. 

Selon Ivanko, depuis novembre 2022, à la demande des Forces armées royales (FAR) et sous leur escorte, la MINURSO visite régulièrement des sites dans ou près du Berma où des tirs d'artillerie et de mortier auraient eu lieu. Cependant, en raison de la distance et de la nécessité de coordonner les mouvements avec l'Armée royale marocaine, les visites ont lieu peu de temps après les incidents présumés, ce qui limite l'applicabilité de nos conclusions.