La coalition arabe signale jusqu'à 241 violations du cessez-le-feu par les Houthis au Yémen
L'association arabe dirigée par l'Arabie Saoudite qui est active dans la guerre civile au Yémen a documenté au cours des dernières 48 heures jusqu'à 241 violations par les Houthis du cessez-le-feu unilatéralement décrété par la coalition le 8 avril dernier et qui avait été fixé pour la période de deux semaines après que les Nations Unies (ONU) aient exhorté les deux parties à arrêter les offensives au vu des risques liés à la pandémie mondiale de coronavirus, qui a déjà laissé au cours de ce week-end le premier cas officiel diagnostiqué sur le territoire yéménite.
Le colonel Turki al-Maliki, porte-parole officiel de l'alliance dirigée par le Royaume, a détaillé que les milices Houthis ont utilisé différents types d'armes pour mener ces attaques au cours des dernières heures, y compris des missiles balistiques.
Al-Maliki a exigé que le cessez-le-feu soit respecté dans la situation difficile actuelle de la maladie COVID-19. Ce fléau a déjà tué plus de 112 000 personnes et touché plus de 1,8 million de personnes dans le monde. Le premier cas a été détecté ce week-end au Yémen, un docker de la ville d'Al-Sheher, dans le sud du pays, qui a imposé un couvre-feu de deux jours dans la province du Hadramut.
De leur côté, les rebelles accusent également l'ennemi de violer le cessez-le-feu. Ainsi, les Houthis ont pointé du doigt les forces de l'alliance internationale pour avoir perpétré une vingtaine d'offensives aériennes sur la ville de Marib.
Les accusations de violation du cessez-le-feu sont donc mutuelles et à double sens. Les deux parties font état d'attaques rivales au cours des 72 dernières heures dans les enclaves contestées d'Al-Jawf et Marib (nord du Yémen) et d'Al-Baida (centre du pays).
Toujours dans la ville portuaire de Hodeida, sur la mer Rouge, les parties en présence ont organisé des affrontements armés et des bombardements dans le sud de la ville la nuit dernière, selon des sources locales consultées par l'agence de presse Efe.
Il a été constaté des deux côtés que l'ennemi subit des pertes importantes. Ainsi, Yahya Sarea, porte-parole militaire houthi, a noté dans une note officielle que les troupes gouvernementales ont « subi de grandes pertes en vies humaines et en matériel », et a constaté qu'il y a eu « des dizaines de morts et de blessés dans leurs rangs, sans pouvoir avancer » sur le terrain.
Pendant ce temps, la télévision d'État du gouvernement d'Abd Rabbuh Mansur al-Hadi, qui émet depuis la capitale saoudienne de Riyad, a déclaré que « l'armée a remporté de grandes victoires » sur les fronts de bataille dans la province de Sanaa, où la capitale du même nom est contrôlée par les Houtis depuis fin 2014. Les rebelles houthis dominent de vastes zones du territoire yéménite à l'ouest et au nord-ouest, y compris la capitale Sanaa elle-même.
La coalition dirigée par les Saoudiens (qui comprend d'autres nations importantes comme les Émirats arabes unis) s'est fixé comme objectif, après l'instauration du cessez-le-feu, de chercher à instaurer la « confiance » et à reprendre le dialogue politique entre les forces yéménites pour parvenir à une « solution politique globale » au Yémen, ce que les Nations unies préconisent depuis peu.
Un pays de la péninsule arabique souffrant d'une grave escalade de la guerre depuis 2014, déclenchée par les rebelles houthis ; Un groupe armé chiite qui tente de saper le gouvernement internationalement reconnu d'Abd Rabbuh Mansur al-Hadi et soutenu par l'alliance arabe dirigée par l'Arabie saoudite, principal représentant de la branche sunnite rivale de l'Islam et grand ennemi au Moyen-Orient de la République islamique d'Iran, pays qui à son tour parraine les Houthis dans cette bataille pour mettre fin à l'exécutif établi et pour arrêter l'expansion sunnite régionale commandée par le royaume saoudien.