Un vote de confiance du parlement israélien pour approuver le nouveau gouvernement devrait avoir lieu dans 10 jours

Le compte à rebours vers un gouvernement sans Netanyahou commence

PHOTO/REUTERS - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Le Premier ministre israélien par intérim, Benjamin Netanyahu, persiste dans ses efforts pour faire dérailler le gouvernement de coalition dirigé par Nafatali Bennet et Yair Lapid, ce qui mettrait fin à 12 ans de leadership de Netanyahu. Le Premier ministre, qui dispose de peu de temps pour atteindre son objectif, a choisi de faire pression sur les membres les plus à droite de la coalition pour qu'ils votent contre le nouveau gouvernement ou quittent la coalition. Pour l'instant, malgré les efforts de Netanyahou, l'autoproclamé "gouvernement du changement" semble se consolider.

La prochaine étape pour consolider ce nouveau gouvernement est que Yair Lapid informe le Parlement (Knesset) qu'il est parvenu à un accord de coalition, et que le président de la Knesset fixe une date pour le vote de confiance, qui pourrait être reporté au 14 juin. Le président de la Knesset, Yariv Levin, membre du Likoud (le parti de Benjamin Netanyahu), une fois informé de la possible formation du gouvernement, dispose de 7 jours pour soumettre le nouveau gouvernement à un vote de confiance ; un délai qui devrait être retardé le plus longtemps possible afin de mettre à mal le fragile accord de coalition.

Le nouveau gouvernement de changement dispose d'une très faible majorité, 61 sièges sur 120 à la Knesset, un changement d'opinion de l'un des membres de la nouvelle coalition pourrait anéantir ses chances d'être approuvé par le Parlement. C'est pourquoi Benett et Lapid, dans leur tentative d'accélérer le processus et d'avancer le vote de confiance à la Knesset, ont essayé de remplacer le président du Parlement par quelqu'un de plus sympathique, mais ils n'ont finalement pas réussi à rassembler les votes nécessaires.

De son côté, en l'absence de votes pour remplacer le président de la Knesset, la Liste commune à majorité arabe, qui ne fait pas partie de la coalition, a voulu soutenir cet effort en ajoutant ses six voix à la candidature. Mais les leaders du bloc, Yamina et Yesh Atid, ont rapidement pris leurs distances avec le soutien de la Liste commune, affirmant qu'ils ne l'avaient pas recherché. Malgré le fait que le parti islamiste Raam fasse partie de la nouvelle coalition, la liste commune est considérée comme moins acceptable pour de nombreux membres de droite du bloc du changement.

Le vote étant retardé le plus longtemps possible, Bennet et Lapid poursuivent leurs efforts pour consolider leur soutien. Le chef de la Yamina, Naftali Bennet, qui sera premier ministre dans le cadre d'un accord de rotation avec Lapid, a accueilli des membres de son parti à son domicile afin de renforcer la "coalition du changement" qui se dessine avec le centre et la gauche.

Benjamin Netanyahu, quant à lui, ne relâche pas sa politique de pression maximale, et continue d'exhorter les membres de droite de la coalition naissante à s'en retirer avant qu'un vote puisse avoir lieu. Son allié, le ministre du Likoud Tzachi Hanegbi, a déclaré qu'il se "battrait jusqu'au bout" pour l'empêcher si possible. Il y a également eu plusieurs manifestations autour des maisons, notamment par les membres de Yamina contre la formation de ce nouveau gouvernement de changement.

De même, et dans l'intention de mettre encore plus de pression sur le nouvel exécutif, le président de la Knesset, Yariv Levin, a exigé la publication de l'accord de coalition, bien que la loi ne les oblige à le faire que 24 heures avant le vote de confiance à la Knesset. "Il est impossible que les accords de coalition soient cachés à la Knesset et au public", a déclaré M. Levin. En réponse à cette demande, les partis Yesh Atid et Yamina ont publié une déclaration commune indiquant que les accords de coalition seraient présentés de manière transparente. Ils ont appelé Levin à convoquer le plénum de la Knesset et à "permettre la formation d'un gouvernement d'unité fonctionnel qui nous sortira du chaos".

Au milieu d'un tel chaos politique, et à 10 jours du vote pour former un nouveau gouvernement afin de déloger l'actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tout peut arriver. La majorité est tellement serrée qu'un simple changement d'opinion à la dernière minute pourrait contrecarrer la formation de la coalition. Dans ce cas, le président d'Israël, Reuven Rivlin, offrirait le rôle de former un gouvernement à tout membre de la Knesset capable de réunir une majorité de sièges, ce qui donnerait une nouvelle chance à Netanyahu.