Les comptes de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz gelés
Les autorités financières mauritaniennes ont gelé, à la demande de la police chargée des crimes économiques et financiers, quelque 63 comptes, tous ouverts au niveau de plusieurs banques mauritaniennes et détenus par des fonctionnaires du pays africain, selon des sources gouvernementales citées par le média mauritanien Cridem, pour l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Mohamed Abdallahi Bellil, président de l'Observatoire mauritanien de lutte contre la corruption, a déclaré dans une interview que "l'ancien président mérite le respect de ceux qui l'ont servi pendant son mandat.
Lundi dernier, l'ancien président mauritanien est rentré chez lui après avoir passé une semaine en détention, dans le cadre d'une enquête pour corruption présumée. Son passeport a toutefois été confisqué et il lui est interdit de quitter Nouakchott, selon l'agence africaine Ecofin. L'ancien dirigeant a été libéré sans inculpation, mais 48 heures après sa libération, il a de nouveau été invité à répondre aux autorités pour des crimes économiques.
Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé au pouvoir après un coup d'État militaire en 2008 et a dirigé le pays jusqu'en 2019, remportant deux élections présidentielles, en 2009 et 2014.
Après sa destitution, son successeur, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui était chef de cabinet et ministre de la défense sous Aziz, a chargé une commission parlementaire de faire la lumière sur plusieurs questions controversées concernant les années de mandat d'Aziz.
Le rapport, qui a débuté en janvier, est parvenu aux tribunaux du pays africain début août et contient des conclusions concernant la gestion des revenus pétroliers, la vente de biens de l'État dans la capitale, la liquidation d'une société d'État qui a assuré l'approvisionnement en denrées alimentaires, ou les activités d'une société de pêche chinoise, selon Ecofin.
Fin juillet, les députés mauritaniens ont voté une loi créant une Haute Cour de Justice pour juger le chef de l'Etat et les ministres en cas de « haute trahison ».
Aziz ne fait l'objet d'aucune enquête officielle, selon l'AFP, mais il a refusé de répondre à la police car, selon son avocat, cité par l'agence de presse, « il est un ancien président et bénéficie donc d'une immunité constitutionnelle ».