Le Conseil des ministres approuve le plan directeur de la coopération espagnole 2024-2027 et le nouveau statut des coopérants

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères - AP/ANJUM NAVEED
Il fixe les objectifs et les priorités pour les années à venir : l'Afrique de l'Ouest et le Sahel seront les régions prioritaires
  1. L'Afrique de l'Ouest et le Sahel, une région prioritaire
  2. Nouveau statut des personnes coopérantes
  3. Loi sur la coopération

Le Conseil des ministres, sur proposition du ministère des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, a approuvé le Plan directeur de la coopération espagnole pour les années 2024-2027, qui contient les objectifs et les priorités qui guideront les actions de la coopération internationale pour le développement durable dans les années à venir.

Il a également approuvé le décret royal sur le statut des travailleurs humanitaires, qui redéfinit le cadre social et du travail pour ce groupe, en garantissant une carrière professionnelle décente et en protégeant leurs conditions de travail. Il s'agit là des premiers jalons du déploiement de la nouvelle loi de coopération approuvée en 2023.

Comme l'a expliqué le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, "le Plan directeur jette les bases pour relever les grands défis mondiaux actuels tels que la consolidation de la paix, la faim, l'inégalité et la crise climatique, et permettra de renforcer la coopération espagnole, capable de continuer à être présente de manière efficace là où elle est le plus nécessaire".

L'Afrique de l'Ouest et le Sahel, une région prioritaire

Le nouveau plan inclut l'Afrique de l'Ouest et le Sahel comme l'une des régions prioritaires. Les pays d'origine des flux migratoires nécessitent une coopération renforcée pour s'attaquer aux causes profondes des migrations. Dans cette optique, le ministre s'est récemment rendu au Cap-Vert, en Gambie et au Sénégal, pays d'origine de la migration irrégulière, afin de renforcer le dialogue politique et la coopération. La preuve en est la récente allocation de 180 millions d'euros pour promouvoir l'emploi des jeunes au Sénégal au cours des quatre prochaines années.

La coopération espagnole donnera également la priorité au travail avec les pays partenaires d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d'Afrique subsaharienne, ainsi qu'avec les pays d'Amérique latine et des Caraïbes, autant de régions avec lesquelles l'Espagne partage des liens étroits et des défis communs. En outre, des activités seront menées de manière ponctuelle dans d'autres pays afin de promouvoir les biens publics mondiaux ou de répondre à des crises émergentes, notamment en réponse à des situations d'urgence et à des appels humanitaires, comme en Ukraine.

Le nouveau plan concentre sa vision sur le rôle de la coopération internationale dans la réalisation d'une triple transition juste (sociale, écologique et économique) et dans l'atteinte de l'Agenda 2030 et de ses Objectifs de développement durable. Il s'engage également à respecter une série de principes transversaux à toutes les actions de la coopération espagnole au développement : la consolidation de la paix, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, les droits de l'homme, une approche féministe et l'égalité des sexes, la durabilité environnementale, la justice climatique et la diversité culturelle.

Nouveau statut des personnes coopérantes

Le Conseil des ministres, sur proposition du ministère des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, a également approuvé le décret royal sur le statut des coopérants, qui remplace le statut de 2006, lequel représentait à l'époque un tournant dans la protection des droits des coopérants en abordant des aspects cruciaux tels que la sécurité sociale et la sécurité de l'emploi. Ce cadre réglementaire a été renforcé pour l'adapter aux besoins actuels.

Le nouveau statut comporte plusieurs nouveautés, telles que l'extension du cadre d'application, l'amélioration des droits des coopérants et de leurs familles et le renforcement des obligations des coopérants et des organisations promotrices. Il établit également des mesures visant à promouvoir la formation et le développement professionnel des coopérants, ainsi qu'à faciliter leur réincorporation une fois leur mission internationale terminée.

Loi sur la coopération

Le plan directeur et le statut des coopérants sont deux des premiers jalons de la mise en œuvre de la nouvelle loi sur la coopération pour le développement durable et la solidarité mondiale, approuvée en février 2023 par un large consensus social et politique.

La nouvelle loi rend la coopération espagnole plus solide et donne un statut juridique à l'engagement de l'Espagne d'allouer 0,7 % du revenu national brut à l'aide publique au développement d'ici 2030. Elle renforce également la gouvernance du système de coopération espagnole grâce à de nouveaux instruments de coordination et de collaboration entre les acteurs. En particulier, elle s'engage à renforcer le rôle de la coopération décentralisée, l'une des caractéristiques et des forces de la coopération espagnole au développement.

L'année 2024 est l'année de développement de la nouvelle loi de coopération, qui prévoit, en plus de ce qui a été récemment approuvé, la rédaction de cinq autres décrets royaux qui développent son contenu : Réforme de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) ; réforme de la coopération financière, avec la création du nouveau Fonds espagnol pour le développement durable (FEDES) ; réforme de la réglementation des subventions ; renforcement des mécanismes de coordination au sein du gouvernement et avec la coopération décentralisée (communautés autonomes et autorités locales) ; et création du Haut Conseil de la coopération pour le développement durable, un organe consultatif et participatif de référence dans le système de coopération.