La réunion, demandée par les États-Unis, est le premier débat formel sur l'Ukraine au sein de l'organe

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit aujourd'hui pour discuter de la crise ukrainienne

ONU/MANUEL ELIAS via AP - Conseil de sécurité des Nations unies

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit ce lundi pour discuter de "la menace pour la paix et la sécurité internationales que représente le renforcement des forces russes à la frontière ukrainienne", selon la représentante des États-Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

Elle a déclaré lors d'une conférence de presse que "ce n'est pas le moment d'attendre et de voir. La pleine attention du Conseil est nécessaire maintenant et nous attendons avec impatience une discussion directe et utile lundi", en référence aux tensions que connaît l'Ukraine depuis quelques semaines. "Plus de 100 000 soldats russes sont déployés à la frontière ukrainienne et la Russie se livre à d'autres actes de déstabilisation dirigés contre l'Ukraine, ce qui constitue une menace manifeste pour la paix et la sécurité internationales."

La réunion a été demandée par les États-Unis la semaine dernière, le diplomate américain ayant fait valoir que le Conseil de sécurité est "un lieu crucial pour la diplomatie". Thomas-Greenfield a souligné l'importance et le devoir de ces espaces de dialogue, affirmant que "les membres du Conseil de sécurité doivent examiner honnêtement les faits et considérer ce qui est en jeu pour l'Ukraine, pour la Russie, pour l'Europe, et pour les obligations et principes fondamentaux de l'ordre international si la Russie envahit l'Ukraine".

La réunion est le premier débat formel sur l'Ukraine à se tenir au sein de l'organe et devrait se dérouler en séance publique. Elle intervient un jour avant que la Russie ne prenne la présidence tournante du Conseil en février. Quoi qu'il en soit, malgré l'initiative américaine, aucune résolution formelle ne devrait être émise par l'organe en raison du droit de veto au Conseil dont disposent les États-Unis et la Russie en tant que membres permanents de l'ONU.

Avant la réunion, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que son pays souhaitait des relations fondées sur le "respect mutuel" avec les États-Unis dans la perspective de la réunion du Conseil de sécurité. "Tirant les leçons d'une expérience amère, nous ne voulons pas rester dans une position où notre sécurité est violée quotidiennement", a-t-il déclaré à l'agence de presse AFP.

Dans ce contexte, le Kremlin continue d'affirmer qu'il ne voit pas "beaucoup de raisons d'être optimiste" dans les propositions occidentales, même s'il affirme qu'il y a encore de la place pour le dialogue. La Maison Blanche appelle la Chine à intervenir dans la crise "de manière constructive" pour désamorcer les tensions, en tirant parti des liens d'intérêt qui unissent les deux pays. 

Alors que ces canaux diplomatiques sont en cours de développement, les principales puissances occidentales envisagent d'imposer de nouvelles sanctions au Kremlin. Le Royaume-Uni a été le premier à lui emboîter le pas et présentera cette semaine un projet de législation sur les sanctions visant un "large éventail" d'activités économiques russes.

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a indiqué que cette initiative est destinée à couvrir "toute entreprise présentant un intérêt pour le Kremlin et le régime russe". "Les oligarques de Poutine n'auront nulle part où se cacher", a déclaré Truss à Sky News.

Tout comme la Grande-Bretagne, les États-Unis ont également menacé la Russie de nouvelles sanctions importantes si elle envahit l'Ukraine. Les sénateurs américains s'efforcent de se mettre d'accord sur une législation relative aux sanctions, ont annoncé les deux principaux législateurs travaillant sur le projet de loi. Les mesures de sanctions viseraient les grandes banques russes et la dette souveraine russe, et offriraient une large assistance économique à l'Ukraine.