Shabwa est une fois de plus le théâtre de nouvelles dissensions civiles entre le parti Islah et le gouvernement Ataq

De nouveaux affrontements au Yémen compromettent les espoirs de paix

AFP/MOHAMMED HUWAIS - Des partisans yéménites du mouvement Huthi, soutenu par l'Iran, brandissent leurs armes lors d'un rassemblement dans la capitale, Sanaa, pour protester contre l'intervention de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite dans leur pays

Les affrontements pour le contrôle des terres du sud du Yémen, riches en pétrole, se poursuivent. Lors d'une nouvelle flambée de violence entre les forces de sécurité rivales à Shabwa, au moins 80 personnes ont été tuées et 68 blessées, selon les responsables de la santé. 

Ces nouvelles attaques auraient opposé des membres du parti Islah, affilié aux Frères musulmans, aux forces de sécurité gouvernementales dans la capitale provinciale d'Ataq, ce qui a déclenché d'intenses combats de rue.  

Selon des responsables yéménites locaux, les affrontements ont suivi la nomination d'un nouveau commandant du parti Islah, au moment où le gouverneur de Shabwa a ordonné à la brigade des géants du Sud, composée de membres des tribus Lahj et Abyan expulsés par les Houthis début 2014 de Dammaj, dans le gouvernorat de Saada, dont ils sont originaires, de sévir contre les troupes rebelles et de sécuriser les installations de l'État dans la province.  

Dans ce contexte, le Conseil présidentiel du leadership (CPL) du Yémen a exprimé son "soutien total" au gouverneur de Shabwa et a exhorté les forces gouvernementales à imposer la stabilité et la sécurité dans tout le gouvernorat. Parallèlement, le Conseil a pris de nouvelles décisions, notamment le licenciement de chefs militaires et de sécurité, accusés de préparer une rébellion contre l'autorité provinciale.  

Face à l'escalade de la violence, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderkin, a entamé une tournée en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à Oman dans le cadre des efforts diplomatiques déployés pour tenter de prolonger la trêve conclue par les Nations unies en avril dernier, lorsque toutes les parties impliquées dans la guerre ont "accepté de mettre fin aux opérations militaires aériennes, terrestres et maritimes à l'intérieur du Yémen et au-delà de ses frontières" pendant deux mois, et de renforcer les efforts pour parvenir à la paix. 

Selon le département d'État, le voyage de Lenderkin dans les États du Golfe visera à "contribuer à étendre de manière significative les avantages de la trêve à tous les Yéménites et à ouvrir la voie à un cessez-le-feu permanent et à une solution inclusive et durable au conflit menée par les Yéménites".  

L'envoyé spécial discutera également de l'instabilité actuelle à Shabwa ainsi que de la nécessité de revenir à un état de calme après l'intensification des attaques dans la province orientale, tout en soulignant la "nécessité" d'envoyer une aide économique au peuple yéménite

Selon un communiqué, depuis le début de la guerre civile au Yémen, les États-Unis ont envoyé "plus d'un milliard de dollars d'aide humanitaire rien que cette année, ce qui porte notre contribution totale à la réponse humanitaire au Yémen à près de 5 milliards de dollars depuis le début de la crise, il y a huit ans" et a exhorté les "donateurs à faire preuve de générosité" et à "mettre immédiatement à disposition les promesses de dons ci-dessus pour le bien du peuple yéménite".

Pour sa part, le chef du Conseil présidentiel du leadership du Yémen, Rashad Al-Alimi, a déclaré que "les combats qui ont eu lieu à Shabwa confirment l'importance de se rassembler à travers l'État", tout en annonçant de nouvelles mesures visant à mettre fin aux combats à Shabwa et à tenir pour responsables les personnes responsables de l'escalade du conflit.