Le Comité ministériel arabe a condamné les actions de la police israélienne sur l'esplanade des mosquées

De nouveaux affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas laissent présager de nouvelles vagues de violence

AFP/ BASHAR TALEB - Des flammes et de la fumée s'élèvent lors de frappes aériennes israéliennes dans le centre de la bande de Gaza, le 21 avril 2022. - Des avions israéliens ont frappé Gaza aux premières heures du 21 avril, selon des témoins et des sources de sécurité, quelques heures après que des militants de l'enclave palestinienne ont tiré une roquette sur l'État juif.

Israël et Gaza connaissent à nouveau une importante escalade de la violence. Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont procédé à une série de frappes aériennes à Gaza en réponse à des tirs de roquettes et de missiles anti-aériens qui auraient été lancés depuis des enclaves tenues par le Hamas.

Ces grèves sont les plus importantes depuis les offensives lancées en mai 2021, lorsque les expulsions en cours des Palestiniens du quartier de Sheikh Jarrah ont mis face à face Palestiniens et Israéliens dans une nouvelle vague de violence.

Les protestations ont été rejointes par une série de tirs de roquettes en provenance de Gaza qui ont visé des quartiers de Jérusalem et de Tel Aviv. C'est à ce moment-là que le système de défense aérienne israélien Dôme de fer s'est fait connaître et a pu intercepter efficacement les roquettes du Hamas.

Dans cette nouvelle vague, l'armée israélienne aurait attaqué un avant-poste militaire du Hamas, désigné comme une organisation terroriste, dans lequel se trouvait un tunnel souterrain de fabrication de roquettes, ainsi qu'un complexe utilisé par la force de défense aérienne.

Lors de cet échange, Israël a annoncé que le Dôme de fer avait confondu une série de tirs avec des roquettes tirées depuis Gaza. Toutefois, à la fin de la nuit, l'armée a confirmé qu'une seule roquette avait été tirée sur Israël, depuis le Hamas.

La roquette a été tirée vers 22h30. Les éclats ont réussi à toucher une voiture garée ainsi que le mur d'une maison dans la ville de Sderot.

Moins de trois heures après le lancement, les FDI ont répondu par des frappes aériennes dans le centre de Gaza contre une cible militaire et un tunnel qui, selon elles, "contient des produits chimiques bruts utilisés pour la fabrication de moteurs de roquettes". Selon les forces israéliennes, cette attaque symbolise une "frappe significative" sur le processus de production des roquettes. Le Hamas aurait visé ses avions avec des missiles anti-aériens au milieu de ces attaques cette semaine.

Dans une déclaration publiée par Israël, les FDS ont souligné que la seule responsabilité de ce qui se passe à Gaza incombe au Hamas. Toutefois, le porte-parole du Hamas, Hazam Qasim, a déclaré que "le bombardement de Gaza va accroître la persistance de notre peuple et sa résistance pour poursuivre la lutte et augmenter le soutien et l'aide à notre peuple à Jérusalem".

Le croissant palestinien affirme également que la police israélienne aurait lancé des grenades lacrymogènes à l'intérieur de la salle de prière al-Quibil, blessant les fidèles par asphyxie. Selon les allégations, la police a nettoyé les places où les fidèles étaient rassemblés et a arrêté ceux qui se trouvaient dans la salle de prière al-Quibli et le Dôme du Rocher. 

L'esplanade des mosquées : une zone contestée

Ces dernières attaques mettent fin à une période de calme apparent. Le mois dernier, pour la première fois en 33 ans, coïncidant avec la Pâque, le Ramadan et la Pâque chrétienne, Jérusalem a de nouveau été le théâtre d'affrontements entre Palestiniens et autorités israéliennes sur l'esplanade des mosquées Al-Aqsa.

Ce site a été le théâtre de plusieurs affrontements entre les deux religions monothéistes. Pour les musulmans, l'Esplanade des Mosquées est le troisième lieu le plus sacré après La Mecque et la mosquée de Médine, estimant que c'est ici que le prophète Mahomet est monté au ciel.

En revanche, selon la religion hébraïque, c'est ici qu'Abraham a emmené son fils pour le sacrifier à Dieu. Pour eux, cette zone est connue sous le nom de "mont du Temple" et abrite l'un des sites les plus sacrés du judaïsme. A tel point que la plupart des Juifs n'ont pas le droit de s'y rendre, selon des interdits sacrés, car ils contribueraient à sa désacralisation s'ils y mettaient les pieds. 

Toutefois, les groupes juifs orthodoxes préconisent un accès et un contrôle accrus du site afin de récupérer le "mont du Temple" historique, un lieu où, selon le judaïsme, "Dieu promet d'être pleinement présent". 

Ce symbolisme sacré a été l'une des principales raisons des affrontements entre juifs et musulmans, et ces affrontements ont été renouvelés ce mois-ci pour coïncider avec le Ramadan et la Pâque.

Selon Israël, il affirme ne pas vouloir modifier le statu quo maintenu depuis 1967, qui permet aux musulmans de se rendre sur l'esplanade à toute heure du jour et de la nuit. De la même manière, les Juifs pouvaient aussi y aller, mais sans prier.

Cette réglementation crée de fortes confrontations entre les deux parties et des craintes de la part des musulmans eux-mêmes qui pensent qu'Israël pourrait changer les règles d'accès aux temples, que la Jordanie administre avec les autorités palestiniennes.

 Rejet par le Comité ministériel arabe

La Jordanie a accueilli une réunion d'urgence du Comité ministériel arabe, composé de la Jordanie, des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite, de la Palestine, de l'Égypte, du Qatar, du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie, qui a vivement critiqué les actions des autorités israéliennes sur l'Esplanade des Mosquées. 

Dans une déclaration, le Comité a condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa qui se sont aggravées dangereusement au cours des derniers jours du mois béni de Ramadan et ont entraîné des centaines de blessés et d'arrestations parmi les fidèles, ainsi que de graves dommages aux installations de la sainte mosquée".

Ils ont averti que ces attaques et violations représentent une provocation flagrante à l'égard des sentiments des musulmans du monde entier et portent atteinte à la liberté de culte dans la mosquée bénie d'Al-Aqsa, ainsi qu'à la liberté d'accès des fidèles à cet endroit. Ils ont ajouté que ces attaques "risquent de déclencher un cycle de violence qui menace la sécurité et la stabilité de la région et du monde". 

Ils ont exhorté Israël à respecter le "statu quo historique" dans la région et ont demandé au Conseil de sécurité de prendre des "mesures immédiates" pour mettre fin aux "pratiques israéliennes illégales".