Deux morts dans une attaque d'Al Shabab sur une base militaire turque en Somalie
Au moins deux civils ont été tués aujourd'hui dans un attentat suicide attribué par le groupe djihadiste Al Shabab contre une base militaire turque à Mogadiscio, a rapporté le gouvernement somalien. L'attaque s'est produite aux portes du Camp Turksom, la plus grande base militaire turque à l'étranger (couvrant quelque 400 hectares), qui sert également d'académie pour la formation des soldats de l'armée somalienne.
L'agresseur a fait exploser ses explosifs après que les gardes de la base l'aient intercepté alors qu'il tentait d'aligner les nouvelles recrues militaires qui se préparaient à entrer dans l'établissement. Le kamikaze « s'est fait passer pour une recrue à l'académie turco-somalienne, mais a été abattu et a explosé à l'extérieur du camp, se tuant ainsi que deux civils », a déclaré le porte-parole du gouvernement somalien Ismael Mukhtaar Omar sur son compte Twitter. Aucun soldat ou ressortissant turc n'a été touché par l'attaque, a ajouté le porte-parole.
Selon les médias locaux, le groupe djihadiste Al Shabab, qui s'est opposé à la présence de troupes étrangères sur le sol somalien, a pris la responsabilité de l'attaque.
Construite en 2017, la base est située le long de la côte à environ cinq kilomètres de l'aéroport international d'Aden Adde dans la capitale somalienne, à côté de la « zone verte », qui abrite les ambassades, les bureaux des Nations Unies et la force multinationale de la Mission de l'Union africaine pour la Somalie (AMISOM).
Mogadiscio subit de fréquentes attaques d'Al Shabab, une organisation affiliée à Al-Qaïda depuis 2012 et qui contrôle les zones rurales du centre et du sud de la Somalie, pays dans lequel elle cherche à établir un état islamique de statut wahhabite (ultraconservateur). L'attaque la plus sanglante du groupe terroriste s'est produite dans la capitale somalienne en octobre 2017 avec des camions-bombes qui ont tué plus de 500 personnes.
La Somalie vit dans un état de guerre et de chaos depuis 1991, lorsque le dictateur Mohamed Siad Barre a été renversé, laissant le pays sans gouvernement efficace et aux mains des milices et des seigneurs de guerre islamistes.