La crise politique a éclaté jeudi après que le M5S a décidé de ne pas voter une motion de confiance au gouvernement au Sénat, ce qui a conduit Draghi à présenter sa démission, qui a été rejetée par le chef de l'État

Di Maio : Il est "très, très difficile" pour le gouvernement de Draghi d'aller de l'avant

ROBERTO MONALDO/LAPRESSE vía ZUMA - Luigi di Maio lors d'une rueda de prensa

Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio, estime qu'"il est très, très difficile" pour le gouvernement de Mario Draghi "d'aller de l'avant" et que la convocation d'élections anticipées "n'est pas un problème pour les partis, mais pour le pays", tout en assurant qu'"à Moscou on trinque" à la crise du gouvernement.

"Le gouvernement Draghi et la coalition qui l'a soutenu doivent aller de l'avant, mais pour l'instant je vois cela très, très difficile", a déclaré Di Maio dans des déclarations aux médias à propos de mercredi prochain, lorsque Draghi se rendra au Parlement pour annoncer s'il continuera à diriger le gouvernement après avoir vérifié qu'il a le soutien de sa coalition.

Selon lui, "sans un acte de maturité et de responsabilité de la part des partis dans les prochaines heures, de la part de tous les partis qui étaient majoritaires", mercredi prochain "l'Italie court le risque de se retrouver sans gouvernement et d'aller à des élections anticipées".

Avancer les élections "signifie ne pas achever le PNRR (Plan national de relance et de résilience pour gérer les fonds européens), ne pas approuver le deuxième décret de 15 milliards contre la hausse des prix de l'énergie, ne pas pouvoir poursuivre la bataille en Europe sur le plafonnement du prix du gaz et entrer dans une administration provisoire", a-t-il ajouté.

Di Maio s'est également dit très désolé "de voir qu'à Moscou, on trinquait" parce qu'on avait "servi sur un plateau d'argent la tête de Draghi au (président russe Vladimir) Poutine", en référence au manque de soutien au gouvernement de l'un des plus importants partenaires de sa coalition, le Mouvement 5 étoiles (M5S), décrit par certains comme pro-russe.

"Les autocraties donnent et les démocraties sont plus faibles. L'Europe est aussi plus faible sans ce gouvernement", a déclaré à RTL le chef de la diplomatie italienne, ancien leader du M5S, dont il s'est séparé il y a quelques semaines, entraînant avec lui 60 parlementaires en raison de ses divergences avec l'actuel chef de la coalition, l'ancien Premier ministre Giuseppe Conte.

La crise politique a éclaté jeudi après que le M5S a décidé de ne pas voter une motion de confiance au gouvernement au Sénat, ce qui a conduit Draghi à présenter sa démission, qui a été rejetée par le chef de l'État, Sergio Mattarella.

Draghi se rendra mercredi prochain au Parlement pour vérifier s'il dispose des soutiens nécessaires et communiquer ensuite s'il est disposé à rester à la tête de l'exécutif, l'option privilégiée par la quasi-totalité des partis de la coalition d'"union nationale" qui le soutient, avec toutefois de fortes réticences de la part de ceux de droite et notamment de la Ligue de l'extrême droite Matteo Salvini, favorables à la convocation d'élections.