Draghi se rend en Libye pour renforcer les relations avec le gouvernement de Dbeiba en pleine reconstruction
Après l'approbation par la Chambre des représentants du nouveau gouvernement d'unité nationale, de nombreux pays ont décidé de se déplacer et de montrer leur soutien à l'exécutif qui a la responsabilité de stabiliser le pays. L'Italie a été la dernière à le faire. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, s'est rendu mardi en Libye pour soutenir le gouvernement d'Abdul Hamid Dbeiba, qu'il a rencontré dès son atterrissage à Tripoli.
Les intentions de l'Italie sont très claires. Ils veulent tendre la main à un pays qui est en pleine reconstruction et dont l'objectif principal est de régulariser la situation de son territoire en vue des élections qui auront lieu à la fin de cette année. Dans le même temps, Rome entend améliorer les relations entre les deux pays dans la perspective d'un avenir proche. Ils ont même mis sur la table les premières propositions concrètes. Le Premier ministre a exprimé son intention de développer le travail de l'ambassade dans la capitale libyenne, ainsi que la réouverture des vols entre les deux pays : "Nous espérons rouvrir l'espace aérien entre la Libye et l'Italie, activer l'accord douanier et régler toutes les questions en suspens concernant les investissements libyens en Italie.
Il n'a pas voulu laisser de côté l'une des questions les plus controversées concernant les frontières italiennes et libyennes. La lutte contre l'immigration clandestine est un autre des sujets évoqués par le Premier ministre Draghi, qui espère que les deux pays s'entraideront pour la combattre, car, dit-il, "la sécurité est une condition essentielle de la coopération future". Un point que Dbeiba a également tenu à souligner : "Nous souffrons d'un défi commun, à savoir l'immigration clandestine, qui est un problème européen, libyen et international". Il convient de rappeler que la route de la Méditerranée centrale, des côtes de la Tunisie et de la Libye aux côtes de Malte et de l'Italie, est considérée comme l'une des plus dangereuses au monde, et présente l'un des taux de mortalité les plus élevés dans ce type de migration.
Mario Draghi a voulu exprimer sa préoccupation quant au maintien du cessez-le-feu comme convenu. Cependant, il a déclaré que la sécurité ne peut être garantie tant que les milliers de mercenaires de pays tels que la Turquie et la Russie ne quittent pas le pays. Précisément en ce qui concerne l'aspect sécuritaire, les premiers contacts ont déjà été pris dans ce domaine pour mettre en œuvre un plan de collaboration entre l'Italie et la Libye pour la construction - et aussi la reconstruction, avec laquelle ils ont suffisamment de travail - des "infrastructures civiles, énergétiques et sanitaires", qui aideront l'État libyen à surmonter tant d'années de combats.
La réunion qui a suscité un peu plus de controverse est celle qui a réuni Abdul Hamid Dbeiba et son homologue grec, Kyriakos Mitsotakis. L'une des tâches marquées en rouge sur l'agenda des deux dirigeants, la création d'une commission conjointe qui puisse faire la lumière et apporter une solution le plus rapidement possible au différend entre les deux pays autour de la répartition des eaux territoriales et de la délimitation des frontières maritimes. Selon le premier ministre libyen, "nous sommes prêts à former des comités conjoints avec la Grèce pour discuter des frontières maritimes", a-t-il déclaré lors d'une déclaration à la presse au cours de laquelle aucune question n'a été autorisée.
D'autre part, il existe encore quelques tensions entre les deux pays. Entre autres, le fait que la Grèce ait expulsé de l'ambassade de Libye à Athènes le chef du Conseil présidentiel libyen, Mohamad al-Menfi, ne semble pas avoir été oublié rapidement à Tripoli. Toutefois, le premier pas vers la réunion des Grecs et des Libyens sera la réouverture de l'ambassade de Grèce sur le sol libyen. Toutefois, le plus important sera le soutien qu'Athènes assure apporter au peuple de Dbeiba pour reconstruire son pays : "La Grèce soutiendra la Libye pour qu'elle parvienne à la stabilité et organise des élections législatives sans ingérence". Des élections qui enthousiasment la population libyenne et qui se tiendront le 24 décembre 2021.