Erdogan cherche à approfondir les relations lors du sommet Turquie-Afrique
Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie, dans ses aspirations à poursuivre son expansionnisme en Afrique, cherche à resserrer les liens avec le continent et a demandé un siège au Conseil de sécurité des Nations unies pour le représenter.
Le président turc a déclaré samedi dernier que "1,3 milliard de personnes vivent sur le continent africain et celui-ci n'est pas représenté au Conseil de sécurité".
"Les événements de ces dernières années nous montrent à tous que permettre aux cinq pays membres des Nations unies de désigner le destin du monde entier était une erreur", a-t-il ajouté.
"C'est une injustice énorme et flagrante. Je suis toujours excité et ému à chaque fois que je visite le continent", a ajouté M. Erdogan.
Il a indiqué qu'il s'était rendu plus de 50 fois sur le continent et avait visité plus de 30 pays depuis 2004.
Les chefs d'État de 16 nations africaines ont participé au sommet de trois jours à Istanbul pour une "réunion historique", ainsi que plus de 102 ministres et représentants de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, dans le but de cimenter des liens "stratégiques et à long terme", selon Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des affaires étrangères.
Depuis quelques mois, la Turquie s'ouvre au continent africain, consciente de son grand potentiel. En accueillant dans sa capitale, en octobre, plusieurs ministres et chefs de grandes entreprises de plusieurs pays africains, la Turquie cherche à renforcer les liens et à dynamiser les relations commerciales, économiques et militaires avec le continent.
C'est dans cette optique que se tient le troisième sommet du partenariat Turquie-Afrique, dont l'objectif principal est d'accroître et de dynamiser les relations entre la Turquie et l'Afrique.
"Ce sommet témoigne du fait que la Turquie s'intéresse à l'Afrique et l'intérêt de la Turquie pour l'Afrique n'est pas un intérêt temporaire, c'est un engagement durable. Nos frères et sœurs africains montrent qu'ils sont intéressés par une meilleure coopération avec la Turquie", a ajouté Erdogan.
Le président turc s'est également engagé à envoyer quinze millions de vaccins comme mesure de soutien contre le Covid-19 sur le continent africain, où les cas explosent et où les taux de vaccination sont négligeables, en investissant sur le continent dans le but de renforcer les relations diplomatiques, commerciales et de défense.
Selon Erdogan, les taux de vaccination du continent sont "une honte pour l'humanité, puisque seulement 6 % de la population africaine a été vaccinée", ainsi qu'une "injustice mondiale".
Le nombre d'infections par le virus Covid-19 sur le continent a augmenté de 57 % au cours de la seule semaine dernière, selon des rapports de l'AFP.
La Turquie, pour sa part, développe également son propre vaccin, baptisé Turkovac, qui est en passe d'être approuvé pour une utilisation d'urgence.
Toutefois, selon le président turc, après approbation, il sera partagé avec l'Afrique.
Les relations entre les deux parties ont évolué, avec 43 ambassades turques en Afrique aujourd'hui, contre 12 par le passé.
De leur côté, les différents pays du continent africain sont passés de 10 à 37 ambassades en treize ans.
En outre, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été multipliés par cinq en 20 ans, atteignant près de 21 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de l'année, soit une augmentation de plus de 27 % en glissement annuel, selon Mehmet Mus, ministre turc du commerce.
Le président turc a ajouté la lutte contre le terrorisme comme un autre de ses objectifs avec ses partenaires, ajoutant que la Turquie est prête à livrer des technologies militaires aux pays d'Afrique.
"Nous comprenons que les défis de sécurité tels que Daesh (ISIL), Boko Haram et al-Shabab ne concernent pas seulement quelques pays, mais qu'ils constituent un défi commun. La Turquie dispose d'une technologie avancée dans le domaine de l'industrie de la défense et d'une grande expérience en matière d'opérations antiterroristes. Nous sommes prêts à offrir cette expertise à nos frères et sœurs africains", a ajouté le président turc.
La Turquie a signé un accord de coopération militaire avec l'Éthiopie au début de l'année lors d'une visite du Premier ministre Abiy Ahmed à Ankara, coïncidant avec le conflit en cours dans le pays, pour lequel le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a ordonné une enquête sur les abus commis pendant le conflit.
Erdogan doit également rencontrer huit dirigeants africains, dont ceux du Nigeria, de la Somalie et du Rwanda, selon le site web de la présidence.