Erdogan et Sarraj réaffirment leur alliance sur la situation en Libye
Le Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a renouvelé son engagement à soutenir Fayez Sarraj, Premier ministre du gouvernement d'accord national (GNA, par son acronyme en anglais) de la Libye, dans le contexte de la guerre civile contre l'armée nationale libyenne (LNA, par son acronyme en anglais) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.
Selon le quotidien turc Hürriyet, la rencontre entre Erdogan et Sarraj a eu lieu dimanche dernier au palais présidentiel d'Ankara, sans déclaration à la presse.
Il ressort de la réunion que le chef de l'État turc a assuré le premier ministre du GNA que la priorité de la nation eurasienne est de rétablir sans délai la stabilité de la Libye, en préservant son unité politique et son intégrité territoriale, selon les sources consultées par l'agence EFE.
Déjà à la fin de l'année dernière, la Turquie a scellé un accord avec l'exécutif de Sarraj garantissant le soutien militaire turc et la distribution de zones économiques précieuses en Méditerranée, qui étaient en conflit avec les limites des frontières maritimes de la Grèce, une situation qui a provoqué un tollé international de la part de la Grèce et de l'Union européenne (UE). Le soutien militaire ottoman comprend la présence de mercenaires rémunérés de Syrie qui, selon diverses sources, sont liés à des groupes terroristes tels que Daesh et Al-Qaïda.
L'intervention de la Turquie a considérablement changé le cours du conflit armé, la situation étant dominée par les forces de Haftar après la dernière offensive lancée en avril 2019 pour assiéger Tripoli, le fief du GNA. Avec le soutien du pays dirigé par Erdogan, le GNA a regagné du terrain et des enclaves importantes comme Sorman, Sabratha ou l'aéroport d'Al-Watiya. En outre, les milices de Sarraj ont fixé les objectifs de Syrte et de Jufra, marqués comme des lignes rouges par l'Egypte voisine, qui a menacé d'intervenir avec sa puissante armée si ces villes étaient menacées.
Le conflit libyen est devenu une lutte internationalisée impliquant diverses puissances étrangères. Le GNA de Sarraj reçoit le soutien mentionné de la Turquie et celui du Qatar et de l'Organisation des Nations Unies (ONU), qui le reconnaît légitimement à partir de 2016. Pendant ce temps, le LNA de Haftar est soutenue par la Russie, l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l'Égypte et la France. Un Haftar qui contrôle la partie orientale du pays et est associé à l'autre gouvernement basé à Tobrouk.
Ankara n'a pas parlé du cessez-le-feu annoncé le 21 août par Sarraj et le Parlement basé à Tobrouk, qui est allié à Haftar, ni des récentes turbulences à Tripoli qui ont conduit à la destitution du ministre de l'intérieur, Fathi Bashagha, qui était à Ankara ce jour-là. Bien qu'il y ait eu récemment des commentaires sur le retour de Bashagha à son poste.
Lors de sa rencontre avec Sarraj, Erdogan a souligné que la coopération avec Tripoli continue d'inclure « la défense des droits turcs et libyens en Méditerranée », se référant à l'accord sur le partage des zones économiques signé en novembre dernier.
La Turquie affirme que cet accord légitime ses activités de prospection d'hydrocarbures en haute mer dans une zone qui chevauche les zones économiques exclusives déclarées par la Grèce, qui est soutenue par l'UE.