Les États-Unis et l'Arabie saoudite relancent les efforts de paix au Soudan

Des citoyens soudanais célèbrent dans une rue après que l'armée soudanaise a renforcé son emprise sur la capitale Khartoum, devant les Forces de soutien rapide (RSF), à Port-Soudan, Soudan, 27 mars 2025 - REUTERS/IBRAHIM MOHAMMED ISHAK
Les deux pays insistent pour rouvrir le dialogue dans le pays africain tout en progressant dans les accords stratégiques et se préparent pour la visite de Trump au Moyen-Orient 

Afin de freiner l'instabilité croissante au Soudan, les États-Unis et l'Arabie saoudite ont officiellement demandé la reprise des négociations de paix entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR). C'est ce qu'a déclaré le département d'État américain dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion tenue à Washington entre le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan.

La guerre au Soudan, qui dure depuis près d'un an et demi, a engendré l'une des pires crises humanitaires de la région, avec des affrontements qui s'intensifient dans plusieurs régions du pays et sans progrès politique après l'échec des précédentes séries de négociations menées par l'Arabie saoudite. 

Au cours de la rencontre, les deux diplomates ont souligné la « nécessité de reprendre les négociations de paix entre l'armée soudanaise et les FSR, de protéger les civils, d'ouvrir des couloirs humanitaires et de revenir sur la voie d'un gouvernement civil », selon le communiqué officiel. Cette déclaration intervient alors que la situation sur le terrain se détériore et qu'aucune solution concrète n'est en vue. 

Cependant, la visite du prince Faisal bin Farhan à Washington ne s'est pas seulement concentrée sur le conflit au Soudan. Lors de la réunion avec Marco Rubio, d'autres questions critiques de l'agenda international ont également été abordées, telles que la guerre à Gaza, la situation au Yémen et le conflit entre la Russie et l'Ukraine. Les deux parties ont convenu de l'importance d'une coordination étroite pour préserver la sécurité régionale et internationale, réaffirmant le caractère stratégique de la relation entre les deux pays. 

En outre, cette visite s'inscrit dans le cadre des préparatifs de la prochaine visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite, prévue en mai. Selon une source citée par Reuters, Trump devrait signer un nouvel accord d'investissement au cours de son voyage, qui comprendra également des escales aux Émirats arabes unis et au Qatar. Il s'agira de sa première sortie officielle à l'étranger au cours de son deuxième mandat. 

En 2017, Trump avait déjà choisi l'Arabie saoudite et Israël comme premières étapes de son premier voyage international, marquant ainsi son approche stratégique dans la région. Cette fois-ci, le voyage se déroulera dans un contexte d'instabilité croissante au Moyen-Orient, marqué par la situation à Gaza, l'offensive contre les Houthis et l'augmentation des tensions avec l'Iran. 

Le président américain Donald Trump - REUTERS/CARLOS BERRIA

À cet égard, Trump a récemment rencontré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au White House, pour aborder à nouveau le plan controversé de contrôle américain sur Gaza, qui a été largement rejeté par la communauté internationale, y compris l'Arabie saoudite. 

Parallèlement, Washington a également intensifié son intervention militaire dans la région. L'administration Trump a intensifié les frappes aériennes contre les positions des Houthis au Yémen dans le but de mettre fin aux attaques contre les navires dans la mer Rouge. Cette opération représente la plus grande mobilisation militaire américaine dans la région depuis que Trump a pris ses fonctions pour un second mandat en janvier dernier, consolidant ainsi une présence et une participation accrues des États-Unis au Moyen-Orient. 

Dans ce contexte délicat, l'alliance entre Washington et Riyad occupe à nouveau une place centrale dans la politique régionale et internationale, tandis que le Soudan, Gaza et le Yémen restent des points d'intérêt commun au sein de cette association stratégique.