Les États-Unis font pression sur le Liban pour démanteler le Hezbollah

Des partisans du Hezbollah assistent à une manifestation organisée par eux contre ce qu'ils considèrent comme une violation de la souveraineté nationale, près de l'aéroport international de Beyrouth, au Liban, le 15 février 2025 - REUTERS/EMILIE MADI
Ils veulent créer un climat de normalité entre la Syrie, le Liban et Israël

Le gouvernement libanais subit des pressions de la part des États-Unis pour que le démantèlement de l'organisation terroriste Hezbollah fasse partie de son agenda politique dès que possible. 

Les sources consultées par le média arabe The National ont expliqué que les intentions de Washington reposaient également sur le désir d'un cessez-le-feu entre Israël, la Syrie et le Liban. Elles ont ajouté que les États-Unis avaient envoyé un document exigeant la remise des armes du Hezbollah avant le 7 juillet, avec l'accord du gouvernement. 

Des véhicules militaires blindés israéliens se tiennent en formation au milieu des hostilités transfrontalières entre le Hezbollah et Israël dans le nord d'Israël le 30 septembre 2024 - REUTERS/ JIM URQUHART

Un responsable anonyme a expliqué à The National que la stratégie américaine se répète également en Syrie : « Des tentatives de pression militaire pour obtenir des concessions politiques ». Profitant ainsi du besoin de légitimité internationale de la Syrie et des demandes d'aide économique du Liban. Une autre source a même estimé que l'on souhaite résoudre la situation des réfugiés syriens. 

Le pays arabe prépare une réponse au document présenté par l'envoyé américain Tom Barrack. Les autorités demanderont des mesures telles que le retrait des troupes israéliennes ou des réformes économiques. 

En d'autres termes, les autorités libanaises rédigeront le document de manière à ce qu'il ne s'agisse pas d'une liste de revendications sans que la nation ne soit favorisée en quoi que ce soit. 

Mais les négociations sont compromises car le Hezbollah s'oppose catégoriquement au désarmement. Une source proche du mouvement chiite a déclaré qu'il cherchait uniquement à protéger les intérêts d'Israël. 

Une personne tient une arme alors que des manifestants, principalement des partisans houthis, se rassemblent pour montrer leur soutien au Hezbollah libanais et aux Palestiniens de la bande de Gaza, à Sana'a, au Yémen, le 18 octobre 2024 - REUTERS/KHALED ABDULLAH

Il est toujours présent dans cinq enclaves importantes du sud du pays, a attaqué Beyrouth à quatre reprises pendant le cessez-le-feu et continue de bombarder la zone presque quotidiennement. 

Les dernières attaques ont eu lieu ce week-end, l'une d'entre elles ayant fait trois morts parmi les civils dans le sud du Liban et une autre, selon le ministère libanais de la Santé, ayant blessé une personne et en ayant tué une autre. 

Face aux agressions continues contre le territoire, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré à la télévision que « tout a une limite », indiquant que si la situation persiste, ils reprendront les attaques. 

Israël justifie ses attaques en affirmant qu'elles se limitent à traquer les militants du Hezbollah, tandis que les médias libanais et les autorités dénoncent les violations répétées de l'accord. 

Fumée et flammes dans la banlieue sud de Beyrouth après des frappes aériennes israéliennes dans le cadre des hostilités entre le Hezbollah et les forces israéliennes, vues de Sin El Fil, Liban, 6 octobre 2024 - REUTERS/ AMR ABDALLAH DALSH

Par exemple, l'attaque au cours de laquelle une femme a été tuée et 25 personnes blessées. Les médias locaux ont rapporté qu'un drone israélien en était la cause, tandis que le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a rejeté la responsabilité sur un missile de l'organisation terroriste. 

Malgré les menaces de Qassem, le Hezbollah s'est affaibli dans la guerre contre Israël, comme en témoigne le manque de soutien militaire à l'Iran dans le conflit contre l'État sioniste afin de préserver ses forces.