Les États-Unis inculpent de terrorisme des dirigeants du Hamas, dont Yahya Sinwar

Yahia al-Sinwar, chef du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza - AFP/MOHAMMED ABED
Cette inculpation intervient quelques jours seulement après que le groupe terroriste a tué six otages, dont l'Américain Hersh Goldberg-Polin, âgé de 23 ans 

Un peu plus d'un mois après le premier anniversaire du 7 octobre et le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les États-Unis ont inculpé des dirigeants du groupe terroriste, dont Yahya Sinwar. 

Outre Sinwar, récemment nommé chef du Hamas à la suite de l'assassinat d'Ismail Haniyeh à Téhéran, les autres hauts responsables inculpés sont Marwan Issa, le chef adjoint de la formation de Gaza qui a participé à la planification de l'attaque d'octobre, Khaled Mashaal, un associé d'Hanieyh, Mohammed Deif, commandant des Brigades Al-Qassam, Ali Baraka, responsable des relations extérieures de l'organisation, et Haniyeh.  

Israël a confirmé la mort de Mohammed Deif et de Mawan Issa lors d'attaques distinctes au cours des derniers mois, tandis que Sinwar se cacherait dans un tunnel à Gaza. Les deux autres dirigeants encore en vie, Khaled Mashaal et Ali Baraka, se trouvent respectivement au Qatar et au Liban. 

Le ministère de la Justice a confirmé que la plainte pénale avait été déposée devant le tribunal fédéral de New York et qu'elle comportait des accusations de complot en vue de fournir un soutien matériel à une organisation terroriste étrangère, entraînant la mort, de terrorisme et d'évasion en matière de sanctions. 

Khaled Meshaal, membre du Hamas - REUTERS/SUHAIB SALEM

L'acte d'accusation américain fait également référence à la violence sexuelle employée par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre, soulignant « les viols et les mutilations génitales ». Il rappelle également que les terroristes « ont pris pour cible et abattu des civils, y compris des enfants, parfois avec des mitrailleuses et parfois à bout portant ». 

Le rapport détaille également certaines des atrocités commises ce jour-là, telles que l'exécution massive de jeunes gens participant au festival de musique Nova, l'enlèvement des corps de Shani Louk et de Shiri Bibas et de ses deux jeunes enfants, l'attaque d'une ambulance et l'enlèvement de femmes âgées.  

Photographies de personnes enlevées par le Hamas sur une place de Tel Aviv, Israël - PHOTO/ATALAYAR/MARGARITA ARREDONDAS

Comme l'a souligné le procureur général Merrick Garland, ces accusations ne sont « qu'une partie d'un effort visant à cibler tous les aspects des opérations du Hamas », et il assure que cette action « ne sera pas la dernière ».  

« Comme indiqué dans notre plainte, ces accusés - armés, soutenus politiquement et financés par le gouvernement iranien et le Hezbollah - ont dirigé les efforts du Hamas visant à détruire l'État d'Israël et à assassiner des civils pour soutenir cet objectif, dont 40 Américains », a ajouté Garland. 

Portraits de personnes prises en otage ou tuées lors de l'attaque du Hamas contre le festival de musique Supernova, le 7 octobre, près du kibboutz Reim - AFP/ JACK GUEZ 

Cette déclaration intervient quelques jours après que les forces de défense israéliennes ont retrouvé les corps sans vie de six otages enlevés à Rafah le 7 octobre, dont celui de l'Américain Hersh Goldberg-Polin. Ce Californien de 23 ans a été tué par le Hamas en même temps que cinq autres Israéliens - dont deux femmes - quelques heures avant que les troupes israéliennes ne découvrent leurs corps dans un tunnel du sud de la bande de Gaza. 

Après avoir confirmé la mort de Goldberg-Polin, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que les dirigeants du Hamas paieraient pour ce crime, soulignant que l'organisation terroriste « a encore plus de sang américain sur les mains »