Les États-Unis renforcent la pression sur le Hezbollah avec de nouvelles sanctions alors qu'un accord nucléaire avec l'Iran se profile

Le président Donald Trump - AP/CHARLIE NEIBERGALL
Washington intensifie ses mesures contre le groupe libanais soutenu par Téhéran dans un contexte de négociations diplomatiques cruciales et d'instabilité régionale croissante 
  1. Trump laisse entrevoir un accord imminent avec Téhéran 

Les États-Unis ont annoncé jeudi une nouvelle série de sanctions contre le groupe libanais Hezbollah, visant spécifiquement deux hauts responsables de l'organisation et deux facilitateurs financiers. Selon le département du Trésor, les personnes sanctionnées ont joué un rôle clé dans la coordination des transferts financiers internationaux destinés à soutenir le groupe, considéré comme une organisation terroriste par Washington et ouvertement soutenu par l'Iran. 

Ces mesures interviennent à un moment particulièrement délicat sur la scène géopolitique. Le président américain, Donald Trump, a déclaré jeudi que son administration était « très proche » d'un nouvel accord avec le régime iranien sur son programme nucléaire. Il a également assuré que Téhéran avait fait preuve d'une ouverture sans précédent en acceptant « dans une certaine mesure » les conditions imposées par les États-Unis. 

Selon les autorités américaines, les personnes sanctionnées résident au Liban et en Iran et acheminaient des dons étrangers vers le Hezbollah. Ces contributions internationales constituent une part essentielle du budget du groupe, dont la structure financière fait toujours l'objet d'une surveillance étroite de la part des autorités américaines.

« La portée mondiale du Hezbollah à travers son réseau de donateurs et de facilitateurs du terrorisme, en particulier à Téhéran, est vaste et profondément préoccupante », a déclaré Michael Falkender, sous-secrétaire au Trésor. « Dans le cadre de nos efforts continus pour mettre un terme au soutien iranien au terrorisme, nous continuerons d'intensifier la pression économique sur les figures clés du régime iranien et ses alliés », a-t-il ajouté.

Ces nouvelles sanctions interviennent dans un contexte d'affaiblissement significatif du Hezbollah, tant sur le plan interne qu'externe. Après la récente escalade des affrontements avec Israël, déclenchée par la guerre à Gaza et qui s'est terminée par un fragile accord de cessez-le-feu, le groupe a subi des pertes considérables. Plusieurs de ses dirigeants ont été tués dans des attaques ciblées et une grande partie de son arsenal a été détruite. 

Cérémonie funéraire publique pour les dirigeants du Hezbollah Hassan Nasrallah et Hashem Safieddine - REUTERS/ THAIER AL-SUDANI

Malgré la trêve, Israël continue de mener des opérations de précision dans le sud du Liban. La réponse du Hezbollah a été limitée, se réduisant à des communiqués de condamnation sans actions militaires visibles, une position que beaucoup interprètent comme un signe de faiblesse ou de retenue stratégique.

Cette détérioration a également affecté la position régionale de l'Iran, son principal soutien. Disposant d'une marge de manœuvre réduite, Téhéran participe désormais aux négociations nucléaires avec Washington, sous la médiation d'Oman, où il a commencé à faire preuve d'une certaine souplesse, contrairement à sa position habituelle de fermeté. 

L'ayatollah Ali Khamenei - PHOTO/HO/KHAMENEI.IR

Trump laisse entrevoir un accord imminent avec Téhéran 

Depuis Doha, la capitale du Qatar, Trump a déclaré jeudi que « nous sommes probablement sur le point de conclure un accord [avec l'Iran] sans avoir à recourir à la voie militaire », laissant entendre que les pourparlers entamés en avril ont considérablement progressé. 

Il a également remercié l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, pour son rôle diplomatique dans la prévention d'une escalade militaire. Selon Trump, le dirigeant du pays du Golfe a joué un rôle clé en faisant pression pour que les négociations restent ouvertes et loin d'un conflit armé. 

Le président américain Donald Trump s'entretient avec l'émir qatari Tamim bin Hamad Al Thani alors qu'il quitte la base aérienne d'Al Udeid en direction d'Abu Dhabi - REUTERS/ BRIAN SNYDER

Dans le cadre de sa tournée dans le golfe Persique, Trump s'est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, où il a conclu des accords économiques et commerciaux portant sur plusieurs millions de dollars. Selon le président, sa tournée régionale a généré « des milliards de dollars » de contrats, en particulier dans les secteurs de haute technologie tels que l'intelligence artificielle. 

Sur d'autres fronts, Trump a averti que les États-Unis pourraient reprendre leurs opérations militaires contre les rebelles houthis au Yémen, également soutenus par l'Iran, s'ils rompaient le cessez-le-feu conclu en mai sous la médiation d'Oman.