Les Européens appellent l'Iran à ne pas menacer de conclure un accord nucléaire à l'arrivée de Biden
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé lundi les autorités de Téhéran à ne pas mettre en péril le pacte sur le programme nucléaire avec leurs annonces sur le développement de l'enrichissement de l'uranium, alors que de nouvelles perspectives de dialogue s'ouvrent avec l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche.
Dans une déclaration commune, les trois pays européens qui sont les principaux partisans de cet accord international signé en 2015 ont averti que "si l'Iran veut sérieusement préserver un espace pour la diplomatie, il ne doit pas mettre en œuvre ces mesures".
Ils font référence, d'une part, à l'annonce récente de l'Iran d'installer trois nouvelles cascades de centrifugeuses avancées à l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, qu'ils considèrent "contraire" à l'engagement de 2015 et "profondément inquiétant".
Il fait également référence à une loi adoptée par le Parlement iranien le premier jour de l'année, qui exhorte le gouvernement à prendre de nouvelles mesures pour relancer le programme nucléaire, notamment en enrichissant l'uranium à 20%.
Selon les Européens, elle violerait également le pacte international qui a été signé pour empêcher Téhéran d'acquérir la bombe atomique, en échange de la levée progressive des sanctions économiques contre le régime de Téhéran.
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont insisté sur le fait que si ces initiatives devaient se poursuivre, "nos efforts communs pour préserver" l'accord seraient compromis. En outre, il existe un risque de "compromettre l'importante opportunité de retour à la diplomatie que représente l'arrivée de la nouvelle administration américaine".
A cet égard, les trois pays ont salué les déclarations de Joe Biden sur le pacte nucléaire et "sur une voie diplomatique pour répondre aux préoccupations plus larges concernant l'Iran", ce qui, selon eux, est dans l'intérêt de toutes les parties.
L'assassinat fin novembre du scientifique iranien Mohsen Fajhrizadeh, dans un attentat d'une grande complexité que Téhéran a attribué à Israël, a accru les tensions en Iran sur la question de savoir s'il faut ou non renoncer au pacte lorsqu'une fenêtre d'opportunité s'ouvre pour des négociations avec le nouvel occupant de la Maison Blanche.