La Chambre des représentants de Libye a annoncé que seuls deux des sept candidats nommés ont été jugés éligibles pour remplacer Abdul Hamid Dabaiba, l'actuel premier ministre libyen

Fathi Bashagha et Khaled al-Bibas en lice pour le poste de premier ministre libyen

PHOTO/REUTERS - Fathi Bashagha PHOTO/REUTERS

Le Parlement libyen, pour ces nouvelles élections, a reçu un total de sept candidatures, dont deux seulement remplissent les conditions pour être considérées comme valides. Il s'agit de ceux présentés par Fathi Bashagha et Khaled Amer al-Bibas, comme l'a déclaré Aqila Saleh, présidente du Parlement libyen. 

Bashagha a occupé le poste de ministre de l'Intérieur entre 2018 et 2020 sous le gouvernement d'entente nationale dirigé par Fayez al-Sarraj. Al-Bibas, quant à lui, était président du conseil d'administration d'une société technologique basée à Tripoli et spécialisée dans le secteur de l'information et des communications. 

Muhammad al-Muntasir et Ahmed Maiteeq sont parmi les sept personnes qui ont présenté leur candidature. Ce dernier était vice-président du Conseil présidentiel mais a décidé de se retirer de la campagne électorale. Le candidat le plus susceptible de remporter les élections est Bashagha, car il bénéficie du soutien de l'est et du sud du pays.

Sa priorité est de parvenir à "une réconciliation politique fondée sur une participation réelle, de construire notre État sur des bases disciplinées et d'unifier les institutions, en particulier les institutions sécuritaires et militaires, sans lesquelles personne ne peut réussir". Il affirme également que l'obtention de la stabilité sécuritaire est étroitement liée au développement de zones spécifiques de la Libye. 

En ce qui concerne les préférences d'Al-Bibas, il s'agit entre autres de la représentation égale de toutes les régions ou de la création d'une règle constitutionnelle. Une politique étrangère équilibrée, axée sur le retour des personnes déplacées et l'amélioration de l'éducation et des soins de santé, fait également partie de ses souhaits. 


La Chambre des représentants de Libye a annoncé qu'elle travaillerait efficacement à l'élection d'un nouveau chef de gouvernement. Le vote aura lieu jeudi prochain lors d'une session parlementaire. Pour sa part, Aqila Saleh a annoncé la fin du mandat de Dabaiba en décembre dernier, alors que des élections auraient dû être organisées. 

Les divergences sur les candidatures entre les branches politique et judiciaire du gouvernement ont été la principale raison pour laquelle la Haute Commission électorale nationale (HNEC) a décidé de reporter les élections. Saif al-Islam, fils de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi, était considéré comme inacceptable par une grande partie du pays. "Après avoir consulté les rapports techniques, judiciaires et sécuritaires, nous faisons état de l'impossibilité de tenir les élections à la date du 24 décembre 2021."

Le chemin vers la stabilité en Libye ne semble pas simple, car le Conseil suprême de l'État s'oppose à l'élection du nouveau dirigeant du pays, et Dabaiba est réticent à quitter le pouvoir, refusant de le céder prématurément. Il est plus que probable que les affrontements s'intensifient entre les partisans de Dabaiba et le parlement face aux accusations portées les uns contre les autres. 
 
Le Premier ministre a accusé le Parlement de vouloir diviser à nouveau le pays, mais il doit également faire face à des accusations de corruption et d'échec de ses réformes. La Libye court un grave danger d'escalade des conflits locaux et des affrontements entre groupes armés à la suite de cet échec électoral. De nombreux chefs de guerre de la région occidentale ont professé leur soutien à Dabaiba

Le désir de changement des Libyens s'est reflété dans le grand nombre de personnes qui se sont inscrites pour voter lors des premières élections. L'ONU a toujours soutenu le processus de paix et estime que le changement de gouvernement sera essentiel pour mettre fin à la décennie de violence qui a débuté en Libye en 2011 avec le renversement de Kadhafi.

La vie quotidienne devient de plus en plus difficile pour les citoyens, dont beaucoup ont du mal à accéder aux services de base et aux produits de première nécessité. Les combats en cours ont affecté le système de santé du pays. Les loyers élevés et le manque de logements ont contraint de nombreuses personnes à déménager et à quitter leur maison.  

Stephanie Williams, conseillère spéciale des Nations unies pour la Libye, a réaffirmé la nécessité d'organiser des élections libres et équitables. Elle se concentre également sur "la médiation et l'engagement avec les parties prenantes pour parvenir à la mise en œuvre des trois volets du dialogue (politique, sécurité et économique) et pour soutenir la tenue d'élections présidentielles et parlementaires dans le pays".