Les forces armées suédoises sont déjà au Mali
La Suède devient le quatrième pays à rejoindre la Task Force Takuba avec des troupes des forces spéciales, avec la France, l'Estonie et la République tchèque. Le porte-parole des forces armées suédoises a confirmé que la plupart des 150 soldats qu'elles prévoient de déployer sont déjà au Mali, et que le contingent sera complet d'ici la fin février.
La Suède est l'un des pays qui s'est engagé à répondre à l'appel de la France pour partager l'effort au Sahel. La France maintient dans le cadre de l'opération Barkhane un total de 4 500 hommes, en plus des moyens terrestres et aériens, auxquels s'ajoutent 600 autres qui répondent à une augmentation temporaire il y a exactement un an, et qui seront progressivement retirés dans les prochaines semaines, comme l'a annoncé Emmanuel Macron.
En raison de cette présence massive, qui coûte à la France 1 milliard d'euros par an, Paris tente depuis longtemps de partager l'effort économique et humain. A cette fin, la TF Takuba a été créée, une force qui est intégrée à l'opération Barkhane, mais qui est composée, en plus d'éléments français, de troupes d'autres pays. Plus d'une douzaine de pays européens ont décidé de soutenir cette initiative, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni, mais beaucoup d'entre eux se sont limités, du moins pour le moment, à un soutien politique. Et seuls trois d'entre eux, la République tchèque, l'Estonie et la Suède, ont jusqu'à présent renforcé leur engagement par une présence sur le terrain.
Le Parlement suédois a approuvé en juin dernier une décision prise quelques mois plus tôt, en mars 2020. Le mandat des forces suédoises implique la présence de 150 soldats des forces spéciales et de trois hélicoptères Blackhawk, un aspect remarquable applaudi par la France. En principe, le mandat se termine le 31 décembre et il est également envisagé la possibilité d'augmenter les troupes de 100 personnes supplémentaires.
L'objectif de la TF Takuba est d'accompagner et de conseiller les forces maliennes dans les opérations qu'elles mènent, en plus d'agir comme une réponse rapide en cas de besoin ou d'appel des forces armées maliennes. Le contingent suédois sera basé à Ménaka, une ville de l'est du pays et très proche de la frontière avec le Niger, dans la région de Liptako-Gourma, l'une des plus secouées par le terrorisme djihadiste.
A l'heure actuelle, les forces tchèques et estoniennes, ainsi que les forces françaises et maliennes, ont formé deux groupes d'action. Le groupe franco-tchèque est également basé à Menaka, tandis que le groupe franco-estonien opère depuis Gao. D'autres pays devraient rejoindre TF Takuba dans les mois à venir. L'un d'eux, l'Italie, fournira un important contingent de 200 hommes, avec une vingtaine de moyens terrestres et huit hélicoptères. D'autres pays tels que le Portugal, la Grèce et même l'Ukraine envisagent également d'envoyer des troupes.
L'Espagne, pour sa part, n'a pas exprimé son intention de soutenir la TF Takuba, même au niveau politique. Depuis de nombreuses années, la France demande à l'Espagne une plus grande implication dans la région, au-delà du soutien logistique extrêmement important qu'elle apporte depuis le Sénégal avec le détachement de Marfil. Cependant, l'Espagne est réticente à agir dans une opération qui ne relève d'aucune organisation dont elle est membre, de sorte que son engagement continuera vraisemblablement à se limiter à sa présence au Sénégal et à l'activité menée par EUTM-Mali, dont le mandat a été prolongé et où l'Espagne, avant même de doubler son contingent, était déjà le principal contributeur.