Le Fórum Canario Saharaui dénonce de nouvelles campagnes médiatiques contre le Maroc et en faveur du Front Polisario

Aéroport Hassan I de Laayoune
Des critiques ont été émises à l'encontre du veto marocain à l'entrée des membres de l'Association internationale des juristes pour la question du Sahara occidental 

Le Fórum Canario Saharaui a publié un communiqué officiel dans lequel il condamne fermement ce qu'il considère comme des campagnes médiatiques menées par des personnes qui « cherchent uniquement à déformer la réalité du Sahara occidental avec des voyages factices qui prétendent rechercher un soi-disant contrôle et respect des droits de l'homme, mais qui en réalité cherchent une notoriété publique personnelle, ainsi qu'une activité de propagande en faveur du Front Polisario ».

Cette nouvelle dénonciation fait suite à la tentative d'entrée sur le territoire sahraoui de membres de l'Association internationale des juristes pour la cause du Sahara occidental (IAJUWS), qui prétendaient enquêter sur la situation des droits de l'homme sur le territoire sahraoui, mais qui, selon le Fórum Canario Saharaui, tentaient d'étendre la propagande du Front Polisario contre le Maroc, qui gère la zone depuis près de cinq décennies.

« Les juristes ont fait valoir qu'ils avaient été expulsés violemment, mais, selon la vidéo qu'ils ont rendue publique, ainsi que selon des sources consultées par ce Forum, les autorités marocaines ont agi comme dans le reste des cas similaires récents, en leur refusant l'entrée à l'aéroport au motif qu'ils ne remplissaient pas les conditions d'accès au territoire, parmi lesquelles figure l'obligation de notification préalable », a indiqué le Fórum Canario Saharaui.

Les membres de l'association ont dénoncé des abus de la part de fonctionnaires marocains, mais, selon le Fórum Canario Saharaui, les vidéos et les informations diffusées sur les réseaux sociaux ne montrent rien de tout cela.

Fórum Canario Saharaui

Le communiqué officiel du Fórum Canario Saharaui est reproduit ci-dessous : 

Communiqué du Fórum Canario Saharaui sur le refus récent d'entrée en territoire marocain opposé à des membres de l'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (IAJUWS), ainsi que sur d'autres cas récents similaires 

Le week-end dernier, il a été rapporté que le Maroc avait empêché l'accès à Laayoune, sur un vol en provenance de Las Palmas, à une délégation de l'Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (IAJUWS), présidée par la célèbre militante et conseillère du Cabildo de Gran Canaria pour le parti Nueva Canarias, Inés Miranda. Cette délégation prétendait, entre autres, enquêter sur la situation des droits de l'homme dans la région dans le cadre d'une mission qui, selon eux, se déroule depuis 2002, mais dont il n'existe pratiquement aucun enregistrement de leurs activités.

Les juristes ont fait valoir qu'ils avaient été expulsés de force, mais, selon la vidéo qu'ils ont rendue publique, ainsi que selon des sources consultées par ce Forum, les autorités marocaines ont agi comme dans les autres cas similaires récents, en leur refusant l'entrée à l'aéroport au motif qu'ils ne remplissaient pas les conditions d'accès au territoire, parmi lesquelles figure l'obligation de notification préalable. Ce qui est assez éloigné de la définition sensationnaliste d'« expulsion » qu'ils proclament si gratuitement. Néanmoins, cette petite délégation a dénoncé cette action dans les médias espagnols de manière grandiloquente à des fins de propagande.

En effet, l'un des membres de la délégation a critiqué avec mépris la compagnie aérienne Binter et son commandant de manière exagérée, sous prétexte qu'en laissant les autorités marocaines accéder à l'intérieur de la cabine, « ces personnes ont pu occuper le territoire espagnol pendant plus de trois quarts d'heure en les empêchant de descendre ». Une absurdité totale, car les aéronefs privés (y compris les avions commerciaux) sont soumis aux lois du pays lorsqu'ils se trouvent sur un territoire étranger, notamment en ce qui concerne les questions de sécurité et d'ordre public. En tant que juristes, ils devraient le savoir, mais la propagande pro-polisario l'emporte, ce qui se traduit par des rumeurs et de la désinformation.

De même, les membres de l'association ont publié la vidéo susmentionnée, dans laquelle ils dénonçaient les abus et le traitement humiliant de la part des fonctionnaires marocains. Mais, au-delà de les empêcher de descendre de l'avion, on ne voit rien de ce qu'ils ont exalté sur les réseaux sociaux et dans une grande partie de la presse espagnole avec des pulsions anti-marocaines, qu'elles soient de droite ou de gauche, en acceptant cette version sans pratiquement la vérifier.

De même, ils ont affirmé que le voyage était connu de l'ONU, du Parlement européen et des gouvernements espagnol et canarien. Nous ne cessons d'être surpris par le caractère catégorique de ces affirmations, faites dans l'absurdité la plus totale, d'autant plus que ce ne sont pas ces institutions qui effectuent les contrôles migratoires dans les pays tiers. Et le Maroc n'a pas été informé. 

En plus de cette affaire, et en lien avec elle, nous avons la récente visite des eurodéputés d'extrême gauche à qui l'entrée a également été refusée. Il est cynique et honteux que, dans leur plainte pour expulsion, ils prétendent « ne pas avoir pu faire leur travail » et être en mission et sous mandat présumés dans un pays souverain qui n'est pas sous juridiction européenne, et avec lequel ils n'ont pas préalablement organisé cette visite comme le dictent les protocoles. 

La question que nous nous posons depuis ce Forum est de savoir si, au-delà des contacts avec les institutions susmentionnées qui n'ont aucune autorité en matière de migration locale, cette délégation de juristes a préalablement contacté une entité officielle marocaine. Un pays qui, qu'on le veuille ou non, administre le territoire depuis un demi-siècle. Non, pour eux, ils n'existent pas, comme si le Sahara était un territoire inexploré et qu'ils pouvaient y entrer tranquillement pour faire un travail d'« observation » comme s'il s'agissait d'enregistrer un documentaire sur l'Arctique, sans prévenir ni se coordonner avec les autorités locales.

Depuis ce Forum, nous voulons mettre cette situation en contexte et lui donner un degré de normalité plus élevé, en partant du principe qu'aucun pays au monde ne permettrait à un étranger, quel que soit son rang politique ou social (s'il en a un), d'entrer dans le pays pour mener une mission officielle sans en avoir été dûment informé et, le cas échéant, sans autorisation officielle. En effet, l'attitude hautaine et intempestive affichée par les juristes dans la vidéo qu'ils ont eux-mêmes diffusée nous amène à conclure par exemple que, dans un pays comme les États-Unis, non seulement ils n'auraient pas pu entrer, mais ils auraient probablement fini menottés en attendant d'être expulsés.

Nous tenons à rappeler que le Maroc exerce sa souveraineté sur le Sahara, et que les « missions » - ou comme ces pseudo-délégations veulent se faire appeler - sont tenues de respecter certaines exigences qui doivent être respectées de manière bilatérale et diplomatique, loin des militantismes unilatéraux qui ne cherchent que l'agitation pour leur diffusion dans les médias et les réseaux, comme cela se produit depuis des années, mais surtout ces dernières semaines. Au-delà de cela, tenter d'imposer de force ses propres agendas dans une région pleinement intégrée au Maroc et dotée de ses propres cadres juridiques, dans le but de se victimiser en provoquant des conflits diplomatiques, s'éloigne beaucoup de ce que toute personne qui se respecte en tant que bon politicien ou juriste devrait utiliser comme moyen légal pour résoudre tout différend.

De même, est-ce vraiment informer, observer ou surveiller qui est la véritable intention de ce pèlerinage incessant au Sahara que ces personnes effectuent depuis des années en sachant d'avance qu'elles ne pourront pas entrer sur le territoire ? En d'autres termes, non seulement elles savent qu'elles ne seront pas autorisées à entrer, mais elles partent du principe, voire souhaitent, que cela se produise pour ensuite mener ces actions de propagande.

D'autre part, ces délégations se seraient-elles entretenues avec différentes représentations de la société sahraouie pour recueillir des informations de diverses sources, avec une pluralité d'opinions, en vertu de la qualité d'« observateurs » qu'elles s'attribuent elles-mêmes ? Depuis ce Forum, nous savons avec certitude que non, et cela serait d'ailleurs facilement démontrable.

Le Fórum Canario Saharaui condamne fermement ce qui s'avère être en réalité des campagnes médiatiques menées par des individus qui cherchent uniquement à déformer la réalité dans la région, avec des voyages factices qui prétendent rechercher un soi-disant contrôle et respect des droits, mais qui en réalité cherchent une notoriété publique personnelle, ainsi qu'une activité de propagande en faveur du Front Polisario. 

Ce Forum réaffirme son engagement en faveur de la vérité et de la stabilité dans la région. Nous continuerons à rejeter toute tentative de déstabilisation ou de manipulation médiatique, en particulier en Espagne, centre névralgique de cette vision déformée de la réalité sur cette question.