Le Burkina Faso, comme le Mali, a connu une forte augmentation des attaques djihadistes ces dernières années, tant par les membres d'Al-Qaïda que par ceux de Daech dans la région

La France affirme avoir porté « un coup dur » à Daech lors de nouvelles opérations au Burkina Faso

AFP/MICHELE CATTANI - Un soldat de l'armée française surveille une zone rurale pendant l'opération Bourgou IV

L'armée française a affirmé avoir porté un « coup dur » au groupe djihadiste État islamique au Grand Sahara (ISGS) lors d'une série d'opérations menées fin avril par ses troupes au Burkina Faso. Les forces armées françaises ont indiqué que l'opération « Barkhane » a mené une opération dans la nuit du 27 avril qui a permis de « neutraliser de nombreux terroristes », de détruire des véhicules et de saisir des armes et du matériel au nord de la ville de Gorom Gorom (nord-est).

« Cette action de la force "Barkhane" est un nouveau coup dur pour l'ISGS au Burkina Faso, qui a vu sa liberté d'action et sa capacité à agir réduites », ont-ils déclaré dans une déclaration publiée sur leur site web. Il y a ajouté que les troupes françaises « ont assommé de nombreux terroristes » lors d'une autre opération dans la région de Liptako-Gourma, dans la zone frontalière entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. 

Les présidents de la France et des pays du G5 du Sahel - Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger - ont convenu en janvier de renforcer leur coopération militaire lors d'un sommet dans la ville française de Pau, avec un accent particulier sur l'ISGS. Les autorités du pays africain ont récemment prolongé le couvre-feu imposé à la région. Cette situation a été établie en raison de la recrudescence des attaques des groupes djihadistes, et les autorités ont tiré la sonnette d'alarme en raison des opérations de ces formations dans cette région du pays.

Le président du Conseil régional de l'Est, Paripouguini Lompo, a averti lundi que plusieurs villes sont devenues des zones interdites en raison de l'absence des forces de sécurité, tandis que le maire de Fada N'Gourma, Jean-Claude Louari, a déclaré que la population avait peur. Le Burkina Faso, comme le Mali voisin, a connu une forte augmentation des attaques djihadistes ces dernières années, tant par Al-Qaïda que par les affiliés de Daech dans la région.

Cette activité a également contribué à une augmentation de la violence intercommunautaire et a conduit à l'épanouissement des groupes d'autodéfense, auxquels le gouvernement burkinabé a ajouté des volontaires pour aider à la lutte contre le terrorisme ces derniers mois. Plus de 800 000 personnes ont ainsi été déplacées dans le pays. L'instabilité croissante au Sahel, secouée par une recrudescence des attaques djihadistes, a été une source de préoccupation pour la communauté internationale en raison de l'importance stratégique de la région.