La France enquête sur un employé du ministère des Finances pour espionnage présumé au profit de l'Algérie

Vue extérieure du bâtiment du ministère français des Finances, également connu sous le nom de Bercy, à Paris - PHOTO/ARCHIVO
L'employé est accusé d'avoir transmis des informations sur des demandeurs d'asile algériens 

Le parquet français enquête sur un employé du ministère des Finances soupçonné d'espionnage pour le compte de l'Algérie

Ce soupçon survient dans un contexte de tension politique entre la France et l'Algérie, en raison du récent soutien français au plan d'autonomie du Maroc pour la région du Sahara occidental, auquel s'oppose l'État algérien, allié du Front Polisario, qui prône un référendum d'indépendance pour la population sahraouie. 

L'employé est accusé d'avoir fourni des informations sur des demandeurs d'asile algériens, y compris des opposants connus de l'administration algérienne au pouvoir, à un contact algérien travaillant au consulat d'Algérie dans la banlieue parisienne de Créteil. 

L'employé a fait l'objet d'une enquête officielle en décembre. En France, faire l'objet d'une enquête officielle signifie qu'il existe des preuves sérieuses ou cohérentes indiquant la participation probable d'un suspect à un crime. Cela n'implique pas la culpabilité et ne conduit pas nécessairement à un procès. 

Le ministère français des Finances a refusé de faire des commentaires. L'ambassade d'Algérie à Paris n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de Reuters. 

La même enquête a également conduit à l'ouverture d'une enquête officielle contre une assistante sociale de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. La femme est accusée d'avoir partagé des données confidentielles sur les demandeurs d'asile et d'avoir enfreint les règles sur le secret professionnel. 

L'office de l'immigration a déclaré qu'il ne pouvait pas commenter une enquête en cours. 

Les relations entre Paris et Alger se sont détériorées ces derniers mois après que le président français Emmanuel Macron a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental. Cette décision a provoqué la colère d'Alger. 

Alors que le différend diplomatique s'intensifiait, la France a menacé le mois dernier de réviser un accord vieux de plusieurs décennies qui permet aux citoyens algériens de s'installer en France, à moins que l'Algérie n'accepte de réadmettre ceux que les autorités françaises souhaitent expulser.