La France et les Emirats discutent de leurs relations bilatérales lors d'une réunion à Paris
Le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, Cheikh Abdullah bin Zayed, s'est rendu à Paris pour une réunion avec son homologue français afin de discuter de diverses questions concernant les deux pays. Les relations bilatérales entre Paris et Abu Dhabi remontent à un demi-siècle et ont depuis porté leurs fruits sous la forme de projets intéressants dans le cadre de leur partenariat stratégique.
Les ministres des affaires étrangères ont discuté de plusieurs des questions qui touchent le plus la région du Moyen-Orient. Tous deux se sont montrés optimistes quant aux discussions sur la Libye qui ont eu lieu en Égypte ces derniers jours et qui ont permis de réaliser des progrès significatifs. Le conflit israélo-palestinien et la manière de faire avancer le processus de paix ont également été abordés. Le ministère des affaires étrangères des Émirats arabes unis a indiqué dans son communiqué que les deux pays sont fermement engagés en faveur de la paix et de la stabilité dans la région.
D'autres aspects tels que l'évolution de COVID-19 et l'impact qu'elle a sur les pays et le monde en général ont été incontournables. Paris et Abou Dhabi ont convenu de travailler pour que le vaccin contre le coronavirus soit accessible à tous les pays du monde sans exception, ce pour quoi les Émirats ont déjà élaboré plusieurs propositions, comme The Hope Consortium, qui stockera et distribuera le vaccin aux pays présentant un déficit sanitaire plus important.
Les Emirats sont un allié clé de Paris, comme le montrent plusieurs aspects. Tout d'abord, Abou Dhabi accueille la seule base française en dehors de son territoire ou du continent africain. En outre, deux des plus importantes institutions du pays, le Musée du Louvre et l'Université de la Sorbonne à Paris, ont récemment ouvert des bureaux dans le pays du Golfe, renforçant ainsi les liens culturels et universitaires.
La coïncidence de la rencontre avec l'arrivée au pouvoir de Joe Biden a également rendu nécessaire de faire allusion à d'autres questions qui ont trait à l'Iran. Le ministre français des affaires étrangères n'a pas manqué l'occasion d'appeler Téhéran à revenir à la table des négociations et à respecter l'engagement de l'accord nucléaire acquis en 2015.
La France, une des puissances nucléaires parties à l'accord, reste préoccupée par l'orientation prise par le JCPOA suite à la sortie des Etats-Unis de celui-ci et à l'augmentation de l'enrichissement d'uranium effectué en Iran en réponse aux actions américaines. Les pays européens sont convaincus que l'arrivée de Joe Biden peut ramener les Etats-Unis dans le nucléaire ou au moins offrir une alternative à la ligne dure adoptée par l'ancien président Donald Trump.
Jean-Yves Le Drian a exprimé l'importance de la reprise des engagements de l'Iran pour réduire les tensions dans la région et accroître la stabilité. Ces dernières semaines, l'Iran a effectué des tests et des manœuvres militaires qui ont suscité des inquiétudes dans les capitales du Golfe, en particulier à Abou Dhabi et à Riyad, qui voient l'action extérieure de l'Iran devenir de plus en plus agressive.
Le nouveau secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, a affirmé la volonté du nouveau président de développer un accord plus fort et à long terme avec l'Iran, pour tenter de mettre fin à l'instabilité des relations entre les deux pays. Pour sa part, l'Iran a salué cette intention et a assuré que c'est aux États-Unis qu'il appartient de faire le premier pas. "S'ils se conforment, nous aussi", a déclaré le dirigeant iranien Rohani.