Les ministres des affaires étrangères des sept pays déclarent que "toutes les preuves disponibles désignent clairement la République islamique"

Le G7 accuse l'Iran d'avoir attaqué un pétrolier près d'Oman

AFP/JONNY WEEKS - Les dirigeants au sommet du G7 à Carbis Bay, Cornouailles, Grande-Bretagne, le 10 juin 2021

L'attaque d'un pétrolier près d'Oman le 29 juillet continue de susciter des réactions internationales. Les premiers pays à condamner l'attaque de la "rue Mercer" ont été Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont imputé cette action à l'Iran. Le ministre israélien des affaires étrangères, Yair Lapid, a souligné sur son compte Twitter, peu après l'attaque, que "l'Iran n'est pas seulement un problème israélien, mais un exportateur de terrorisme, de destruction et d'instabilité qui nous nuit à tous. Nous ne devons jamais rester silencieux face au terrorisme iranien, qui porte également atteinte à la liberté de navigation".

Le navire, baptisé Mercer Street et appartenant au Japon, était exploité par la société Zodiac Maritime du milliardaire israélien Eyal Ofer. Israël a fait pression sur l'Occident pour que la République islamique soit clairement condamnée au niveau international pour cette attaque. Pour leur part, les États-Unis, alliés fidèles d'Israël dans la région, ont soutenu les accusations d'Israël contre l'Iran et se sont déclarés "certains" que la République islamique était responsable de l'attaque du pétrolier au large des côtes d'Oman, qui a fait deux morts, et ont déclaré qu'ils publieraient bientôt une "réponse appropriée". 

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré qu'après avoir analysé les informations disponibles, les États-Unis "sont certains que l'Iran a perpétré l'attaque" et travaillent avec leurs partenaires pour "envisager les prochaines étapes" et déterminer la "réponse appropriée". "Rien ne justifie cette attaque, qui s'inscrit dans un schéma d'attaques et d'autres comportements belliqueux".

Dans un communiqué, le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a déclaré qu'il travaillait avec ses alliés au niveau international pour convenir "d'une réponse concertée à cette attaque inacceptable". "Les évaluations britanniques ont conclu qu'il est très probable que l'Iran ait attaqué le MV 'Mercer Street' dans les eaux internationales près d'Oman le 29 juillet, en utilisant un ou plusieurs drones", a-t-il déclaré. M. Raab a souligné que "l'Iran doit mettre fin à ce type d'attaques et les navires doivent pouvoir naviguer librement dans le respect du droit international". "Nous pensons qu'il s'agissait d'une attaque délibérée et ciblée, en violation flagrante du droit international par l'Iran", a-t-il ajouté.

Le Groupe des Sept (G7) a également condamné en dernier ressort les actions menées au large des côtes d'Oman et a imputé à l'Iran la responsabilité de l'attaque du pétrolier. Dans une déclaration commune, les ministres des affaires étrangères des sept pays, à savoir le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne, affirment que "toutes les preuves disponibles désignent clairement l'Iran". La note officielle souligne également l'engagement du G7 "en faveur de la sécurité maritime et de la protection de la navigation commerciale" et insiste sur le fait que "rien ne justifie cette attaque".

"Les navires doivent pouvoir naviguer librement, conformément au droit international. Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger l'ensemble de la navigation, dont dépend l'économie mondiale, afin qu'elle puisse fonctionner librement et sans être menacée par des actes irresponsables et violents", indique le communiqué. 

Enfin, le G7 condamne le comportement de l'Iran, affirmant que la République islamique "ainsi que son soutien à des forces mandataires et à des acteurs non étatiques armés, menacent la paix et la sécurité internationales". Le G7 a exigé que l'Iran cesse "toutes les activités incompatibles avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies".

De son côté, l'Iran a rejeté toutes les accusations et parle de "guerre psychologique". Le chef du bureau présidentiel iranien, Mahmoud Vaezi, a exhorté le président américain Joe Biden à s'éloigner des politiques de son prédécesseur Donald Trump et à ne pas céder aux souhaits du pays hébreu. "Le retour des États-Unis à l'accord nucléaire et la levée des sanctions (contre l'Iran) est une question à laquelle s'opposent fermement le régime sioniste et certains pays arabes de la région hostiles (à Téhéran), comme l'Arabie saoudite", a souligné M. Vaezi.