Les ministres des affaires étrangères se sont réunis à Liverpool pour discuter de la situation en Ukraine. La Chine et l'Iran sont également à l'ordre du jour du sommet

Le G7 fait preuve d'unité face à la Russie

AFP/JONNY WEEKS - Les dirigeants au sommet du G7 à Carbis Bay, Cornouailles, Grande-Bretagne, le 10 juin 2021.

La crise dans l'est de l'Ukraine reste la plus grande préoccupation actuelle de l'Occident. Après un appel vidéo entre Joe Biden et Vladimir Poutine visant à désamorcer les tensions, les ministres des affaires étrangères du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, France, Allemagne, Italie et Japon) se réunissent ce week-end à Liverpool pour discuter plus avant de la situation. Il convient de noter que la Russie faisait autrefois partie du groupe exclusif des économies les plus industrialisées du monde, mais qu'après l'annexion de la Crimée, elle a été exclue par les autres membres.

Liz Truss, la ministre britannique, a rencontré son homologue américain, Antony Blinken, avant le sommet. Selon l'agence de presse EFE, les deux parties ont convenu de soutenir l'Ukraine et ont exprimé leur "profonde inquiétude" face au renforcement des troupes russes à la frontière ukrainienne. Par ailleurs, au début de la réunion avec les autres ministres, ils ont mis en garde Moscou contre les "graves conséquences" d'une invasion de l'Ukraine. Cet avertissement s'ajoute aux nombreuses menaces occidentales récentes contre la Russie. La dernière en date a été faite par M. Biden, qui a mis en garde contre des "mesures fortes, économiques et autres" contre Moscou en cas d'incursion en Ukraine.

Poutine, pour sa part, a insisté sur le fait que son pays "poursuit une politique pacifique", même s'il "a le droit d'assurer sa sécurité à moyen et long terme". Tout comme les États-Unis et l'UE ont accusé la Russie de déployer des troupes à la frontière ukrainienne, Moscou a également dénoncé les activités militaires de l'OTAN à proximité de son territoire. En effet, le gouvernement russe a qualifié l'Alliance atlantique d'"irresponsable" pour son expansion vers l'est avec des "armes menaçantes". 

Le Royaume-Uni, qui a récemment décidé de renvoyer des troupes en Allemagne en raison de la situation en Ukraine, a déclaré qu'une action militaire russe contre son voisin serait "une erreur stratégique" qui entraînerait "des coûts économiques et diplomatiques élevés". En pleine crise énergétique, M. Truss a également appelé les "nations démocratiques" à se tenir à l'écart du gaz russe.

"Cette réunion est l'occasion de montrer un front uni contre le comportement malveillant de la Russie à l'égard de l'Ukraine", a déclaré le ministre britannique aux journalistes avant le sommet. "Nous devons nous défendre contre les menaces croissantes d'acteurs hostiles et nous devons nous unir fermement pour affronter les agresseurs qui cherchent à limiter les frontières de la liberté et de la démocratie", a déclaré Mme Truss à ses homologues internationaux au début de la réunion.

La réunion fait suite à de nouvelles mises en garde des forces armées britanniques. L'amiral Sir Tony Radakin, chef de l'armée, s'est dit préoccupé par "l'accumulation de dizaines de milliers de soldats russes" à la frontière ukrainienne. Il a averti qu'une invasion russe "serait d'une ampleur jamais vue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale". Le général Nick Carter, chef d'état-major de la défense britannique, a également mis en garde récemment contre le danger d'une escalade de la guerre, le risque d'un "conflit entre l'Occident et la Russie" étant actuellement le plus élevé depuis la guerre froide.

L'Iran est également à l'ordre du jour du sommet de ce week-end, alors que les négociations se poursuivent à Vienne pour relancer l'accord nucléaire. Ce dialogue est, selon les termes de M. Truss, "la dernière chance" pour Téhéran de revenir à l'accord. Parmi les autres questions pertinentes à l'ordre du jour du G7 figurent la nouvelle variante du coronavirus, le changement climatique, les nouvelles tensions dans les Balkans, l'Afghanistan et la Corée du Nord. Le chef de la diplomatie britannique a également invité des ministres de l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), Londres souhaitant renforcer la coopération avec les pays de cette région pour stimuler les échanges après le Brexit et faire face à l'influence de la Chine.

Le géant asiatique a également participé au dialogue des ministres du G7. Truss a notamment évoqué le prétendu génocide ouïgour au Xinjiang. "La question du génocide est du ressort des tribunaux, mais je suis très préoccupé par les violations flagrantes des droits de l'homme à l'encontre du peuple ouïgour, et j'en ai parlé à l'ambassadeur de Chine", a déclaré M. Truss. Cette semaine, un organisme indépendant britannique a accusé Pékin de commettre un génocide contre l'ethnie musulmane. Cependant, les États-Unis, le Canada et les Pays-Bas, entre autres pays, ont dénoncé la politique chinoise à l'égard des Ouïghours.