Le gouvernement d'Abdulah al-Thani a reconnu le nouveau gouvernement d'unité nationale promu par les Nations unies

Le gouvernement de l'Est cède et reconnaît le nouveau gouvernement de Dbeiba

AP/HAZEM AHMED - Premier ministre désigné Abdul Hamid Mohammed Dbeiba

Le gouvernement oriental de la Libye - qui n'est pas officiellement considéré par la communauté internationale - dirigé par Abdulah al-Thani, a finalement reconnu le nouvel exécutif d'Abdul Hamid Dbeiba. Il l'a fait au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée dans la ville côtière de Benghazi, dans le nord de la Libye, et non seulement il a reconnu son autorité, mais il l'a complètement remise au nouveau gouvernement unifié qui restera au pouvoir, au moins jusqu'aux élections qui auront lieu le 24 décembre de cette année. 

Des représentants du gouvernement provisoire ont participé à l'événement qui s'est tenu dans la deuxième plus grande ville du pays. Hussein Attiya al-Gotrani, l'un des deux vice-premiers ministres de Dbeiba, ainsi que certains de ses ministres, dont le ministre de l'Intérieur Khaled Mazen, venu de Tripoli, selon un journaliste de l'AFP. M. Al-Gotrani s'est dit optimiste et satisfait de cette nouvelle étape dans la recherche de la paix en Libye : "La phase des divisions est terminée (...), le gouvernement d'union nationale est au service de tous les citoyens, quelle que soit leur région", a-t-il déclaré dans un discours diffusé par les médias locaux.

La reconnaissance du nouveau gouvernement par les partisans d'Al-Thani n'était pas la première. La semaine dernière, c'était le gouvernement de Fayez al-Sarraj, le GNA - qui était autrefois soutenu par les Nations unies. Les partenaires d´Al-Sarraj ont pris pied dans la partie occidentale du pays depuis 2016. Aujourd'hui, grâce, une fois de plus, à la médiation de l'ONU, le GNA a reconnu le gouvernement intérimaire et le Conseil présidentiel. Le gouvernement de Fayez al-Sarraj n'a jamais bénéficié du large soutien dont jouit aujourd'hui le Premier ministre Abdul Hamid Dbeiba, suite au soutien du Forum de dialogue politique libyen (LDPF). 

Le nouveau gouvernement a reçu des éloges du monde entier. L'ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, a déclaré qu'il s'agissait d'un "moment historique pour les femmes libyennes", en raison de l'inclusion de jusqu'à cinq femmes dans le nouvel exécutif. Cette étape, même si le chemin à parcourir est encore long, est un nouveau pas en avant dans la recherche de l'égalité en Libye. Une chose à laquelle les Nations unies elles-mêmes ont accordé une grande importance en raison de ce qu'elle signifie : "C'est une étape importante pour faire avancer les droits des femmes". 

Cependant, l'objectif fondamental de la Libye reste une stabilité qui est encore loin d'être atteinte. Il y a moins de 10 jours, l'Armée nationale libyenne (LNA, par son acronyme en anglais) a lancé une offensive visant Abou Omar, l'un des chefs les plus importants de Daesh dans le pays. C'était le plus responsable de la prise de la ville de Syrte en 2015, et qui avait l'intention d'en faire le centre de l'activité terroriste en Libye.

L'attaque orchestrée par Khalifa Haftar a été menée pour lutter contre le terrorisme dans le pays, malgré les recommandations des Nations unies, qui ont exhorté les parties à respecter le cessez-le-feu décrété il y a tout juste cinq mois : "Le Conseil de sécurité appelle toutes les parties à appliquer pleinement l'accord de cessez-le-feu (du 23 octobre) et exhorte les États membres à respecter et à soutenir la pleine application de l'accord", indique la déclaration officielle publiée par l'ONU. 

La controverse n'a pas encore disparu du gouvernement soutenu par l'ONU, bien qu'elle ait été ratifiée par la Chambre des représentants. Le ministère de la défense est toujours sans tête et, à ce stade, l'intention de M. Dbeiba est de prendre lui-même le poste, compte tenu de la difficulté et de la controverse qui entourent ce ministère.