Le Groupement national de Le Pen prend la présidence du Comité d'amitié franco-marocain
Le Rassemblement national a remporté la présidence du comité d'amitié parlementaire franco-marocain à l'issue d'une intense compétition politique. Le soutien du parti du président Emmanuel Macron à Sébastien Chenu a été déterminant. Chenu est connu pour son enthousiasme à renforcer les liens avec le Maroc, malgré la position de son parti sur la question de l'immigration.
Grâce au soutien d'autres partis politiques, dont le parti Renaissance de Macron, Sébastien Chenu, député du Rassemblement national et ancien vice-président de l'Assemblée nationale française, a pris la présidence de la commission parlementaire d'amitié franco-marocaine, qui vise à renforcer les liens avec Rabat, à la suite de la visite de Macron à Rabat l'année dernière, qui a permis de rétablir de bonnes relations entre les deux pays.
Jusqu'à présent, aucun membre d'un parti de l'échiquier politique du Rassemblement national n'avait dirigé le groupe d'amitié franco-marocain depuis sa création il y a plus d'un demi-siècle. La nouvelle est surprenante, car le Rassemblement national français adopte des politiques fortes en matière d'immigration, considérant que la prolifération des immigrés affecte négativement l'identité nationale française et appelant par conséquent à une réduction drastique de leur nombre. En outre, le parti est favorable à des mesures plus strictes de contrôle des frontières et préconise un renforcement de la politique de sécurité afin d'empêcher l'immigration clandestine.
Chenu a été nommé à ce poste grâce à des accords politiques entre la coalition française Ensemble pour la République, composée de partis favorables à Macron et à la droite française, ce qui a suscité l'indignation de l'alliance de gauche du Nouveau front populaire, qui tentait de contrôler la commission par le biais de l'écosystème social.
Selon l'Agence France-Presse (AFP), cet accord a eu lieu sur fond de redistribution de la présidence des groupes parlementaires amis. Dans ce contexte, l'alliance de Macron a obtenu la présidence des groupes d'amitié avec les Etats-Unis, le Liban et le Sénégal, en échange d'un soutien à la candidature de Chenu à la présidence du comité franco-marocain.
La stratégie du Rassemblement national
Khalid Chiat, professeur de relations internationales à l'université Cadi Ayyad de Marrakech, a déclaré qu'il n'est pas possible de déterminer le motif derrière la persistance de ce parti de droite à assumer la présidence de ce comité, qui est aligné sur les intérêts marocains et français. En ce sens, on suppose qu'il pourrait s'agir d'une stratégie politique que le parti cherche à mener au sein du parlement français, dans le cadre des équilibres politiques internes, et qu'il pourrait même s'agir d'un instrument de pression sur l'Algérie, qui s'éloigne de plus en plus de la droite et se rapproche de la gauche ces derniers temps.
Le professeur Chiat a également expliqué que le Maroc est en train de définir un ordre juridique interne intéressant le Parlement français dans le cadre d'accords politiques et en fonction des changements qui se produisent dans ce système politique interne, soulignant que le Maroc est prêt à faire face à cette composante.
Le seul problème qui pourrait entraver l'évolution des relations entre le Maroc et la France, en raison de l'aspect politique, est la question de la migration. Selon Chiat, cette question pourrait s'intensifier, notamment en raison de l'existence de politiques extrêmes à l'encontre des migrants irréguliers entrant en France avec la nationalité marocaine. Par ailleurs, il n'y aurait pas d'objection à ce que la présidence de cette commission soit confiée à la droite.
La position de Mme Le Pen
Pour sa part, la chef du parti Rassemblement national, Marine Le Pen, a profité du rapprochement entre le Maroc et la France pour s'empresser d'approuver le contenu de la lettre du président Macron au roi Mohammed VI, dans laquelle il a souligné que « la proposition marocaine d'autonomie est la seule solution au différend sur le Sahara » et que « le Sahara fait partie intégrante de la souveraineté marocaine ».
Le Pen a ajouté que le soutien aux initiatives marocaines dans la région est une étape fondamentale pour renforcer la sécurité et le développement, et a également tweeté sur la plateforme X que « la France aurait dû reconnaître depuis longtemps le rôle joué par le Maroc dans la stabilisation du Sahara ».
Le Rassemblement national considère le Maroc comme un allié stratégique dans la coopération en matière de migration et de sécurité, surtout si l'on tient compte des relations étroites entre la communauté marocaine en France et son pays d'origine.
Accords en cours
Nadège Abomangoli, vice-présidente de l'Assemblée nationale chargée des groupes d'amitié et du parti de gauche France Insoumise, a souligné que les accords sur la présidence des groupes spéciaux de 19 pays sont toujours en suspens, et que la victoire du Rassemblement national sur le groupe d'amitié avec le Maroc s'est faite grâce aux voix des « macronistes ».
De même, le mouvement politique des partis du parlement français au sein du comité d'amitié avec le Maroc a démontré son importance, dans le cadre des efforts de la droite française pour influencer les relations entre Rabat et Paris. Ceci a été confirmé par le parti Rassemblement National, qui a souligné les intérêts communs attendus entre les deux pays. Ainsi, le parti présidera également les comités d'amitié avec le Royaume-Uni, l'Italie et la Turquie.
D'une manière générale, il est important de souligner la pertinence des groupes d'amitié dans la diplomatie parlementaire, car ils permettent de développer des liens politiques et économiques. Dans ce contexte, le parti de Marine Le Pen devrait utiliser cette influence croissante pour renforcer son image de parti ayant un poids interne et externe.