Le groupe terroriste affirme que 13 otages, dont des étrangers, ont été tués par des attaques israéliennes. Israël affirme que "le Hamas a fait de nombreuses déclarations" et qu'il ne communiquera que des données "fiables"

Le Hamas exhorte les habitants de Gaza à rester chez eux après l'ordre d'évacuation donné par Israël

AFP/MOHAMMED ABED - Ruines d'un bâtiment après des frappes aériennes israéliennes dans la ville de Gaza

Le Hamas empêche une nouvelle fois la population civile de la bande de Gaza de fuir, alors que la crise humanitaire dans l'enclave palestinienne s'aggrave en raison des bombardements israéliens. Après le refus du groupe terroriste d'utiliser un corridor humanitaire proposé par l'Égypte, comme l'a rapporté l'agence de presse EFE, les dirigeants de l'organisation ont appelé les civils du nord de la bande de Gaza à ne pas quitter leurs maisons après que l'armée israélienne leur a donné un délai de 24 heures pour évacuer la zone.

"Restez chez vous et tenez bon face à cette guerre psychologique dégoûtante menée par l'occupation", a déclaré l'Autorité des affaires des réfugiés du Hamas, citée par le média qatari Al Jazeera

Quelques heures plus tôt, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont exhorté les civils de la ville de Gaza à fuir leurs maisons vers le sud pour "leur propre sécurité et protection". "Les terroristes du Hamas se cachent dans la ville de Gaza à l'intérieur de tunnels situés sous les maisons et à l'intérieur de bâtiments habités par des civils gazaouis innocents", a déclaré les FDI dans un communiqué.

Les autorités militaires israéliennes conseillent également aux civils de "rester à l'écart des terroristes du Hamas", qui les utilisent "comme boucliers humains". Le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de l'opération que la responsabilité de ce qui arrivera à ceux qui n'évacueront pas "incombe au Hamas", un groupe qui "s'en prend" aux civils.  

"Dans les jours à venir, les FDI continueront à opérer de manière significative dans la ville de Gaza et feront de gros efforts pour éviter de blesser des civils", ont-ils conclu. On estime que depuis le début de la guerre, plus de 1 500 personnes ont été tuées à Gaza par les bombardements, selon les autorités sanitaires de l'enclave.

Par ailleurs, selon le Hamas, 13 otages, dont des ressortissants étrangers, seraient morts à la suite de frappes aériennes israéliennes au cours des dernières 24 heures, rapporte l'AFP. En ce qui concerne ces déclarations, Hagari a souligné qu'"il y a beaucoup de déclarations du Hamas" et qu'il ne fera état que d'"informations fiables"

La recommandation d'Israël d'évacuer la ville intervient après une nuit de bombardements intensifs sur l'enclave palestinienne. Comme l'ont annoncé les autorités militaires, des frappes aériennes ont été menées contre quelque 750 cibles appartenant au Hamas et à d'autres groupes terroristes. Ces cibles comprennent des tunnels, des complexes militaires, des résidences de membres importants du Hamas utilisées comme centres de commandement militaire, des entrepôts d'armes et des salles de communication.  

Pendant ce temps, en Israël, après plusieurs heures de calme, les alarmes ont de nouveau retenti à Ascalon et ailleurs dans le sud, ainsi que dans le centre du pays, après que plusieurs roquettes ont été lancées depuis Gaza. "On pense que le Hamas et d'autres groupes terroristes retiennent leurs tirs de missiles pour conserver le pouvoir et se préparer à une probable invasion terrestre israélienne dans les jours à venir", note le Times of Israel. 

C'est peut-être aussi la raison pour laquelle il a été ordonné d'évacuer le nord de la bande de Gaza, qui abriterait plus d'un million de personnes. Cependant, pour l'ONU, il est "impossible qu'un tel mouvement ait lieu sans conséquences humanitaires dévastatrices".  

Le Hamas appelle au djihad islamique mondial contre Israël

Khaled Meshal, chef politique de la branche syrienne du Hamas, exilé à Damas et l'un des fondateurs du groupe terroriste, a appelé les musulmans du monde entier à mener un "jour de rage" ce vendredi. Meshal a appelé à un djihad islamique mondial (guerre sainte) contre Israël, qui constitue une menace dangereuse pour toutes les communautés juives du monde.

C'est pourquoi des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France ont renforcé la sécurité dans les centres juifs et israéliens, interdisant dans de nombreux cas les manifestations pro-Hamas.  

Des incidents ont déjà été signalés dans plusieurs endroits aux premières heures de la matinée. Par exemple, un diplomate israélien en Chine a été poignardé dans une attaque terroriste présumée. Comme le rapporte i24 News, le diplomate a été transporté à l'hôpital pour y être soigné et son état est stable.

Cet incident survient peu après que le ministère israélien des Affaires étrangères a exprimé sa "profonde déception" face à l'absence de condamnation par Pékin de l'attaque perpétrée ce week-end par le Hamas, qui a déjà fait plus de 1 300 morts et des milliers de blessés. Le groupe terroriste a également enlevé une centaine de personnes et commis des actes barbares contre des civils.

D'autre part, des centaines de Jordaniens ont répondu à l'appel du Hamas et se sont dirigés vers la frontière avec Israël, malgré l'interdiction de manifester dans la région décrétée par les autorités du pays arabe. Les forces de sécurité jordaniennes ont dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et les empêcher d'atteindre la frontière israélienne.  

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est actuellement en Jordanie après sa visite en Israël. À Amman, le chef de la diplomatie américaine rencontrera le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi que le roi de Jordanie Abdallah II. Par ailleurs, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a atterri en Israël ce matin