Le Hamas rejette la dernière offre d'Israël pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza

Militants palestiniens du Hamas - REUTERS/ MOHAMMED SALEM
La proposition israélienne comprend la libération d'otages israéliens en échange de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi que la création d'un mécanisme international garantissant que l'aide humanitaire ne parvienne qu'à la population civile de Gaza 

Dans un revirement qui ajoute encore plus de tension aux négociations déjà difficiles pour un cessez-le-feu à Gaza, le Hamas a rejeté la dernière proposition d'Israël, transmise par les médiateurs. 

Le groupe palestinien a décidé de « ne pas s'impliquer ni répondre » à la dernière proposition israélienne, accusant le gouvernement israélien de « perturber la proposition égypto-qatarie et de faire dérailler tout accord », a déclaré un membre de l'organisation à l'AFP

La semaine dernière, Israël a présenté aux médiateurs une contre-proposition en coordination avec les États-Unis après que le Hamas a accepté un plan reçu d'Égypte et du Qatar qui incluait la libération de cinq otages israéliens en échange de centaines de prisonniers palestiniens. 

L'offre d'Israël prévoit la libération de 10 otages israéliens, dont l'Israélo-Américain Edan Alexander, en échange de 120 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et de 1 111 détenus de Gaza. En outre, Israël a demandé la restitution de 16 otages décédés en échange de 160 cadavres palestiniens. Selon les estimations israéliennes, il y aurait encore 59 otages à Gaza, dont 24 vivants et 35 morts. 

La proposition israélienne limitait l'accord à 40 jours, et les négociations sur les nouvelles conditions devaient commencer le deuxième jour du cessez-le-feu. En outre, le Hamas est tenu de révéler, après cinq jours, des informations sur l'état de tous les otages, qu'ils soient vivants ou morts. 

Selon Ynet, Israël a imposé comme conditions préalables à toute négociation future le démantèlement de la capacité militaire du Hamas et le refus de retirer ses forces de Gaza. 

Un char israélien du côté israélien de la frontière entre Israël et Gaza le 18 mars 2025 - REUTERS/ AMIR COHEN 

Il a également exigé un mécanisme international garantissant que l'aide humanitaire ne parvienne qu'à la population civile de l'enclave palestinienne, le Hamas ayant été accusé de piller cette aide et de la distribuer uniquement aux personnes proches du groupe terroriste. 

Israël considère que le blocus logistique et humanitaire imposé à Gaza, ainsi que la pression militaire, ont commencé à faire effet sur le Hamas. Depuis Jérusalem, des médiateurs ont également averti le groupe palestinien que s'il ne répondait pas rapidement à cette proposition, la pression s'intensifierait, augmentant les zones de sécurité à Gaza et le blocus logistique. 

À cet égard, Israël a menacé d'intensifier les manœuvres militaires terrestres dans la bande de Gaza, y compris la prise de nouveaux territoires, et d'augmenter les attaques si le Hamas rejette cette proposition. 

Manifestation demandant la libération de tous les otages, à Tel Aviv, Israël - REUTERS/ AMIR COHEN

Pour l'instant, les Forces de défense israéliennes ont étendu leur opération terrestre dans le sud de Gaza, se dirigeant vers le couloir entre les villes de Rafah et Jan Yunis, dans ce que les autorités israéliennes ont décrit comme un mouvement significatif visant à faire pression sur le Hamas et à obtenir la libération des otages.

Cette opération comprend de nouvelles actions autour du « corridor Morag », une route sur laquelle les forces israéliennes ont déjà opéré auparavant. Selon l'armée, l'objectif est de diviser la brigade Rafah du Hamas et de prendre le contrôle des zones où les troupes ne sont pas encore arrivées. 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décrit cette avancée comme la création d'un « deuxième couloir de Philadelphie », faisant référence à une étroite bande de terre qui s'étend le long de la frontière entre l'Égypte et Gaza, ce qui indique son importance stratégique. « Nous traversons actuellement le territoire », a-t-il déclaré.   

Par ailleurs, depuis minuit, l'armée de l'air israélienne a attaqué une soixantaine de cibles à Gaza, dont des entrepôts d'armes et des infrastructures terroristes.