Le gouvernement israélien a jusqu'à minuit ce soir pour parvenir à un accord et approuver les budgets

Israël se dirige vers sa quatrième élection en moins de deux ans

Atalayar_Benny Gantz y Benjamin Netanyahu

La situation politique en Israël se complique de plus en plus. Début décembre, Benny Gantz, l'actuel ministre de la Défense et leader du Parti Bleu et Blanc, avait déjà annoncé qu'il voterait en faveur de la dissolution du Parlement israélien, car le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, n'était pas en mesure d'approuver les budgets, une clause qui figurait dans l'accord de gouvernement entre les deux partis.

Les Israéliens ont déjà dû se rendre aux urnes trois fois au cours des deux dernières années, et il semble que la possibilité d'une quatrième élection devienne de plus en plus évidente. Les budgets ne peuvent toujours pas être approuvés, et ce matin, le Parlement israélien (Knesset) a voté contre le projet de loi qui visait à prolonger le délai d'approbation. Ce résultat signifie que l'Assemblée doit se dissoudre à minuit ce mardi, ce qui amènera Israël à ses quatrièmes élections générales en deux ans.

Le projet de loi qui a été admis à l'examen lundi proposait de repousser la date limite d'approbation du budget 2020 du 23 au 31 décembre, et de disposer ainsi d'une semaine supplémentaire pour parvenir aux accords nécessaires afin de pouvoir enfin faire avancer le budget.

Les négociations visant à parvenir à un compromis budgétaire entre les deux principaux partis gouvernementaux ont échoué mardi et lors d'une session nocturne de la Knesset, les membres du Likoud et du parti Bleu et Blanc ont voté contre une proposition de report de l'échéance. La mesure a échoué par 49 voix contre 47.

Bien que la majorité du Likoud et des Bleu et Blanc aient voté en faveur de la prolongation, plusieurs députés des deux partis s'y sont opposés ou étaient absents, ce qui a permis de ne pas la faire passer. Le Premier ministre a écrit sur son Twitter : "Nous ne voulons pas d'élections et nous avons voté contre ce soir, mais nous n'avons pas peur des élections, car nous allons gagner". Mais il est évident que l'épuisement au sein même des partis au pouvoir a conduit certains de leurs membres à voter contre la prolongation du délai.

Ce fut l'un des principaux affrontements au sein de la coalition, car le pacte de gouvernement stipulait qu'un budget semestriel devait être approuvé, alors que Nétanyahou exigeait que seul le budget 2020 soit adopté. Cette demande peut être considérée comme une stratégie de Nétanyahou qui lui permettrait d'avoir en main la dissolution de la Knesset avant de devoir transférer le chef du gouvernement à Gantz, en novembre 2021.

Ce même lundi, Gantz a présenté à Netanyahu cinq demandes lors du dernier tour de négociations, et a assuré que si ce dernier n'acceptait pas de les inclure, "nous irons aux élections". Si le gouvernement n'approuve pas le budget avant minuit ce soir, la loi israélienne stipule que la Knesset doit être dissoute et de nouvelles élections marquées dans les 90 jours. La plupart des possibilités de se soustraire à cette échéance ont été épuisées.

Si ces prédictions se réalisent, les Israéliens iront aux urnes en mars 2021, en pleine crise économique sévère parrainée par COVID-19, avec une fatigue politique de plus en plus exacerbée au sein de la population et alors que Netanyahu est jugé pour une série d'accusations de corruption.

Nétanyahou est également confronté à un adversaire de son propre camp, Gideon Saar, qui s'est séparé du parti Likoud au début du mois et a demandé la destitution du premier ministre, arguant qu'il était au pouvoir depuis trop longtemps.