Israël affirme que son armée s'entraîne en permanence afin d'être en mesure de faire face à tout scénario affectant la sécurité israélienne

Israël effectue des manœuvres militaires en Méditerranée alors que les tensions avec l'Iran s'intensifient

REUTERTS/AMIR COHEN - Image de l'avion F-35

L'armée israélienne se prépare à tous les scénarios possibles. Des dizaines d'avions de chasse et de navires de guerre israéliens ont été mobilisés pour effectuer une série d'exercices militaires en mer Méditerranée et en mer Rouge en vue de différents "scénarios" contre l'Iran, au milieu des dernières tensions provoquées par l'assassinat par Israël du colonel Hasan Sayyad Khodai des forces Quds.

Parmi ces exercices, ils ont souligné que l'armée se prépare et s'entraîne en permanence pour faire face à "tout scénario possible", y compris les "menaces israéliennes". Dans un communiqué, ils ont ajouté que "des dizaines d'avions ont effectué des exercices aériens au-dessus de la mer Méditerranée pour simuler un vol à longue distance". Ils ont ajouté que "l'avion a simulé un vol à longue distance, se ravitaillant en vol et frappant des cibles éloignées".

Ils ont également confirmé que les équipages des bateaux lance-missiles et des flottes de sous-marins avaient "terminé" un entraînement complexe et long en mer Rouge. Dans le communiqué, le commandant en chef de la marine, David Saar Selmi, a déclaré que "cet exercice étendu simule divers scénarios, notamment la supériorité militaire navale et le maintien de la liberté de manœuvre dans la région".

Ces exercices auraient été menés lors d'un exercice d'entraînement intitulé "Véhicules de lutte contre l'incendie", qui devait auparavant avoir lieu en mai 2021, à la suite d'attaques entre le Hamas et Israël qui ont dégénéré en violences pendant 11 jours.

Le moment de l'entraînement coïncide avec une période de tensions accrues entre Israël et l'Iran. L'assassinat de Khodai fait suite au blocage des négociations sur le Pacte nucléaire. Depuis que les États-Unis ont quitté l'accord sous la présidence de Donald Trump, les négociations se poursuivent, mais n'ont pas encore pu aboutir à une solution tangible.

Depuis lors, les États-Unis ont imposé une série de sanctions importantes à l'Iran, mais celles-ci n'ont pas permis d'arrêter la course à l'armement nucléaire de ce pays.

Dans ce processus, alors qu'Israël tente d'endiguer la possible menace nucléaire de Téhéran et avertit qu'il s'agit d'une menace "aiguë et active", l'Iran a augmenté sa production d'uranium enrichi, dépassant de plus de 18 fois la limite autorisée par l'accord de 2015. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), au cours de ce processus, Téhéran a porté son stock total à 3 809,3 kilos. Dans ce contexte, le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, s'est rendu en Israël pour rencontrer le Premier ministre Naftali Bennet, selon une source officielle en Israël.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré que "le prix à payer pour faire face au défi iranien au niveau mondial ou régional est plus élevé qu'il ne l'était il y a un an et moins élevé qu'il ne le sera dans un an", affirmant que l'Iran s'efforçait d'achever la production et l'installation de 1 000 centrifugeuses IR6 avancées. Il note que l'Iran "continue d'accumuler une expertise et une expérience irréversibles dans le développement, la recherche, la production et l'exploitation de centrifugeuses avancées".

Au début du mois de mai, l'armée israélienne a effectué une série d'exercices conjoints avec l'armée américaine dans le cadre d'un exercice militaire baptisé "Chariots de feu", conçu pour ressembler à une guerre sur plusieurs fronts. Une source israélienne de haut niveau dans le domaine de la défense a fait remarquer que "les services de ravitaillement en vol des États-Unis ont été effectués dans des enveloppes de vol qui peuvent être utilisées par Israël et au moment où celui-ci choisit d'agir". 

Le fait que cet exercice ait été mené si publiquement, simulant ouvertement des frappes contre l'Iran, a été perçu davantage comme un avertissement à Téhéran pour renégocier son programme nucléaire que comme un exercice de préparation.

Alors que le conflit en Ukraine occupe l'attention du monde entier, l'Iran poursuit son programme nucléaire, sous le regard attentif et sévère d'Israël. Cette participation présumée des États-Unis à l'exercice vise à souligner le sérieux de l'avertissement lancé par les Israéliens aux dirigeants iraniens et à envoyer un message clair : toute menace venant du côté iranien sera repoussée et vaincue. 

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra