Les sympathisants du Hamas continuent de lancer des ballons incendiaires sur les territoires israéliens près de l'enclave

Israel frappe Gaza pour la deuxième fois depuis le cessez-le-feu

PHOTO/REUTERS - Frappe aérienne israélienne dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2021

Le cessez-le-feu entre Israel et la bande de Gaza a duré à peine trois semaines. Le cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 21 mai, après 11 jours intenses de combats, est à son point le plus fragile. Bien que, techniquement, un cessez-le-feu soit toujours en vigueur entre les deux parties, l'aviation israélienne a attaqué l'enclave pour la deuxième fois depuis son entrée en vigueur.

La Marche des Drapeaux qui a eu lieu mardi dernier a provoqué une vague d'indignation parmi la population de Gaza. Le défilé commémore l'occupation de Jérusalem-Est par les colons israéliens pendant la guerre des Six Jours, ce qui, pour la population arabe de Jérusalem, constitue une "provocation". Le Hamas, le gouvernement de facto de Gaza, a déjà prévenu qu'il riposterait si cette marche avait lieu, mais ce n'est pas le Mouvement de la résistance, mais les partisans du groupe qui ont répondu contre l'appel à la Marche des Drapeaux.

La manifestation, appelée par des milliers d'extrémistes juifs, a été reportée trois fois. La première fois à la suite de tirs de roquettes depuis Gaza, après le raid de la police israélienne sur la mosquée Al Aqsa, troisième site le plus sacré de l'Islam. Par ailleurs, Benjamin Netanyahu, désormais ancien premier ministre, a décidé de reporter à nouveau la marche pour la faire coïncider avec le début du nouveau gouvernement de coalition, dirigé par l'ultra-nationaliste Naftali Bennet. Netanyahou avait déjà prévu que le rassemblement de milliers de juifs radicaux serait un premier obstacle pour un gouvernement hétérogène qui a promis une relation différente avec la minorité arabe du pays hébreu, qui représente 20% de la population.

Malgré le fait que le parcours habituel de la Marche des Drapeaux a été modifié cette année pour ne pas passer par le quartier musulman et ainsi éviter les heurts, cela était inévitable. L'hostilité entre Arabes et Juifs était une fois de plus évidente lors de la manifestation qui s'est terminée par l'arrestation de 17 Palestiniens et 33 autres ont été blessés par les actions des forces de sécurité israéliennes, selon le Croissant-Rouge. Par ailleurs, un porte-parole de la police israélienne a indiqué que deux officiers ont été blessés lors des affrontements, au cours desquels de jeunes Palestiniens ont jeté des pierres sur des policiers.

Les Gazaouis ont également manifesté leur solidarité avec la population arabe d'Israël et, en réponse à la manifestation des juifs ultra-nationalistes, les sympathisants du Hamas ont lancé des dizaines de ballons incendiaires sur Israël qui ont provoqué une vingtaine d'incendies dans les champs ouverts des communautés proches de la frontière. L'armée israélienne, pour sa part, a répondu en lançant plusieurs frappes aériennes sur l'enclave, visant les installations du Hamas.

Malgré les frappes israéliennes, les partisans du Mouvement de la résistance ont continué à lancer des ballons incendiaires depuis Gaza vers le territoire israélien, provoquant huit nouveaux incendies, ce qui porte le nombre total à 30 depuis que les partisans du Hamas ont commencé à lancer des ballons incendiaires mardi. Les Forces de défense israéliennes (FDI), pour la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu, ont ordonné d'attaquer Gaza en réponse au lancement de ces engins.

À cette occasion, l'aviation israélienne a lancé trois missiles sur un site proche des tours résidentielles Sheikh Zayed, au nord-est de Beit Lahia, dans le nord de la bande. En plus d'un bâtiment de l'administration civile à l'est de Jabaliya au nord. Un champ agricole à l'est de la ville méridionale de Khan Younis a également été touché, selon l'agence de presse palestinienne WAFA. La plupart des attaques ont visé des installations appartenant à des groupes armés et aucune victime n'a été signalée.

Après les frappes aériennes, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a déclaré dans un communiqué que "les bombardements de l'occupation contre les sites de la résistance sont une démonstration du nouveau gouvernement israélien". Le Hamas a également averti que si Israël "commet une quelconque stupidité" contre la population de Gaza ou des membres du mouvement, il y aura une réponse armée.

Les sirènes ont à nouveau retenti dans les communautés israéliennes proches de la frontière de Gaza, suite à la frappe aérienne israélienne dans l'enclave. Bien que les FDI n'aient identifié aucun tir de roquette, l'armée israélienne a déclaré qu'il s'agissait d'une fausse alerte, probablement causée par des tirs nourris de militants palestiniens contre des avions israéliens.

Le cessez-le-feu qui est entré en vigueur le 21 mai et a mis fin à 11 jours intenses d'attaques, est de plus en plus proche de la rupture. La dernière flambée de violence a entraîné la mort d'au moins 257 Palestiniens, dont 66 enfants. Du côté israélien, 13 personnes, dont deux enfants, ont été tuées par des roquettes tirées depuis Gaza. Les négociations entre le Hamas et Israël, dont la médiation est assurée en grande partie par l'Égypte, sont dans l'impasse. Le pays hébreu veut conditionner les pourparlers à un échange de prisonniers. Israël continue également de nier le transfert d'argent du Qatar vers la bande, un fait qui a provoqué la frustration du Mouvement de la Résistance.

Israel refuse d'autoriser l'entrée de cet argent à Gaza tant que le groupe terroriste n'aura pas libéré deux civils et deux corps de soldats des FDI retenus prisonniers par le Hamas. L'Égypte s'est également opposée à la reprise des paiements qataris, insistant pour qu'un nouveau mécanisme soit utilisé pour les transférer à Gaza afin qu'ils ne parviennent pas au Hamas. Les prochains jours seront décisifs pour déterminer si le fragile cessez-le-feu tient ou s'il finit par craquer.