La CEDEAO maintient les sanctions contre le Mali
Lors d'une réunion à Accra (Ghana), les chefs d'État de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé de maintenir les sanctions contre le Mali, selon un communiqué publié par l'organisation. Ils ont également déclaré qu'ils exhortaient le pays à poursuivre son calendrier électoral. A la fin du communiqué, la CEDEAO a lancé un avertissement à la Guinée et au Burkina Faso, pays qui - comme le Mali - ont pris une dérive autoritaire ces dernières années.
L'organisation a indiqué que les troupes militaires avaient proposé un calendrier de deux ans en plus de l'année et demie qu'elles ont passée aux commandes. Pour résoudre cette question, l'actuel chef de la junte malienne, Assimi Goita, a été invité au sommet. Cependant, il n'est pas clair si Goita n'a pas assisté ou s'il a virtuellement rejoint le sommet. La CEDEAO a regretté dans le communiqué "l'indisponibilité du président de transition à répondre physiquement à l'invitation qui lui a été faite de participer à la réunion".
Selon l'agence de presse France 24, le sommet a eu lieu près d'une semaine après que la CEDEAO a envoyé une personne à Bamako pour discuter de la transition du pays. Cependant, les discussions n'ont pas abouti. Depuis que la junte militaire a pris les rênes du pays en 2020, le bloc de 15 nations a poussé Goita à organiser des élections dans 12 à 16 mois. Cependant, le chef de la junte a stoïquement résisté et ignoré la pression internationale.
La CEDEAO et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont commencé à appliquer des sanctions au Mali en janvier, lorsque la junte a déclaré son intention de rester au pouvoir pendant cinq ans. Celles-ci ont été jugées illégales par Goita, qui a menacé de les porter devant les tribunaux internationaux.
Jeudi, la Cour de l'UEMOA a ordonné la fin des sanctions économiques contre le Mali. Il n'est pas certain que cette décision mette fin immédiatement à toutes les sanctions imposées ces derniers mois, a rapporté France 24.
La CEDEAO a donné au pays un mois pour présenter un calendrier électoral "acceptable" pour la transition. Il s'agit de la dernière chance pour la Guinée de se libérer des sanctions, a prévenu l'organisation sous-régionale dans le communiqué, avertissant qu'une fois cette période écoulée, les mesures économiques et financières "prendront effet immédiatement".
La CEDEAO a également exprimé son inquiétude quant à l'absence d'un plan de "transition". "Le délai de six mois fixé par la CEDEAO pour la tenue des élections a été dépassé. En outre, le calendrier de transition n'est toujours pas disponible, les priorités n'ont pas été fixées et peu de progrès ont été réalisés dans le processus de transition", a déclaré l'organisation dans son communiqué de presse.
Le communiqué fait état d'un manque de communication entre les civils, le gouvernement et les organismes internationaux, et exhorte la Guinée à "promouvoir l'inclusion et le dialogue" afin de "réduire les tensions" dans le pays.
Dans le cas du Burkina Faso, l'organisation africaine a exigé la libération du président Roch Kaboré au plus tard le 31 mars de cette année. Si cela ne se produit pas, la CEDEAO imposera des sanctions individuelles au gouvernement de transition.
Pour l'instant, le Burkina Faso restera suspendu de toutes les institutions de la CEDEAO jusqu'à ce que "l'ordre constitutionnel" soit pleinement rétabli. Ils ont également appelé à la création d'un calendrier électoral avant le 25 avril 2022, "période après laquelle les sanctions économiques et financières prendront effet immédiatement", a déclaré l'organisation.