La dimisión de un exdirigente del PJD agrava la crisis interna del partido
L'ancien ministre marocain de l'Équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, ainsi que membre du Parti justice et démocratie, Aziz Rabbah, s'apprête à lancer en juillet une série de consultations qui aboutiront à la création d'une vaste initiative civile sous le nom d'Association pour la compétence et les initiatives (Rowad).
La création de cette initiative soulève la question de savoir si le Parti justice et démocratie traverse une crise interne qui divise ouvertement les intérêts du parti islamiste. Selon des sources marocaines, Rabbah tente de faire de son projet un succès. Ils affirment également que l'ancien ministre souhaiterait créer un parti politique distinct, ce qui aggraverait la crise interne.
Toutefois, selon les déclarations de Rabbah dans les médias marocains, "l'initiative ne se fera pas au détriment ou contre un parti, notamment le Parti de la justice et du développement".
Il a également indiqué "l'inexactitude des rumeurs répandues selon lesquelles mes démarches visent à attirer des membres du parti". Il a en outre indiqué qu'il n'avait pas proposé "de rejoindre l'organisation à l'un de mes proches collaborateurs, sauf en réponse à des demandes de renseignements de leur part à cet égard après avoir pris connaissance de l'organisation ou de mes activités."
Selon les déclarations faites à Al Arab par le chercheur en sciences politiques Hisham Amiri, "l'initiative civile de Rabah rappelle l'initiative du Mouvement pour la démocratie qui a vu le jour après la faible participation politique aux élections législatives de 2007 pour un parti politique qui est maintenant le PAM".
Il affirme que "la même chose s'applique aujourd'hui à l'initiative Rabbah, qui est apparue directement après la défaite du Parti de la justice et du développement lors des dernières élections, et donc ce mouvement peut devenir un parti politique à l'avenir s'il voit qu'il existe un environnement politique".
Tout ceci intervient alors que Rabbah aurait quitté le Parti de la justice et de la démocratie, affirmant qu'il "n'a pas l'intention de reprendre le travail au sein du parti sous la direction actuelle".
Avec le retour de Benkirane à la tête du parti islamiste, l'ancien ministre a cessé d'exercer ses fonctions au sein du parti. Le secrétaire du parti lui-même a affirmé que le licenciement de Rabbah était dû à des "différences entre eux".
Plusieurs membres du Parti de la justice et du développement tels que Saad Eddine El Othmani, Rabah, Lahcen Daoudi, Mustafa Ramid et Mohamed Amkraz seraient à la recherche d'autres personnalités pour la direction du parti après les politiques de Benkirane.
À cet égard, Rabbah avait précédemment déclaré qu'il avait démissionné du PJD parce qu'"il n'avait plus rien à offrir au parti" et que le moment était venu de "mettre son expérience au service du pays à partir d'autres postes".
Ce n'est pas la première fois que le parti islamiste est confronté à des démissions, un scénario qui augmente et aggrave la crise politique actuelle du parti. Cette situation se reflète également parmi les citoyens marocains, qui ont exprimé leur rejet du parti islamiste lors des dernières élections, qui ont eu lieu en septembre dernier, après qu'il n'ait obtenu que 12 sièges sur les 395 que compte la Chambre des représentants.