Elle commencera à travailler aux côtés de Geir O. Pedersen dans l'un des bureaux les plus complexes de l'ONU

La Marocaine Najat Rochdi est nommée adjointe de l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a nommé Najat Rochdi comme nouvel Envoyé spécial adjoint pour la Syrie à la fin du mois de juin. Cette nomination intervient alors que l'ONU intensifie ses efforts pour promouvoir la réconciliation entre le gouvernement de Bachar el-Assad et l'opposition au régime après 11 ans de guerre.
 
Najat Rochdi est une mathématicienne et une économiste diplômée de Rabat et de Paris. Elle a plus de 20 ans d'expérience dans les relations internationales et la résolution des conflits. Avant cette nomination, Rochdi a occupé le poste de coordinateur spécial adjoint pour le Liban au sein du bureau du coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban. 

Rochdi a également une expérience des missions de l'ONU en République centrafricaine avec la MINUSCA, et a participé à des programmes de développement au Cameroun ou depuis le siège de l'ONU à Genève. 

Les collègues du nouvel envoyé spécial adjoint en Syrie ont unanimement célébré cette nomination sur les médias sociaux. Avec tristesse depuis Beyrouth, que Rochdi quitte, et avec encouragement à Damas. 

Rochdi succède à Khawla Matar, une ressortissante de Bahreïn, qui a été félicitée par Antonio Guterres pour son "dévouement et ses efforts dans la recherche de la paix en Syrie", selon le communiqué du Secrétaire général. 

Au Maroc, les femmes occupent de plus en plus de postes importants dans les relations internationales et dans le corps diplomatique du royaume. Des exemples tels que l'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, et Farida Loudaya, ambassadrice en Colombie, ne sont pas des cas exceptionnels. 

Les dernières données du ministère marocain des Affaires étrangères indiquent que 43% du personnel du ministère sont des femmes. C'est 4 % de plus qu'en 2017. Le personnel travaillant dans les missions à l'étranger représente 41% du total. En 2021, le royaume comptait 19 ambassadrices dans le monde, sur les 91 délégations ouvertes à l'étranger. 

Selon des sources de la scène politique espagnole, ces chiffres reflètent un changement clair dans la société marocaine, ainsi qu'un coup diplomatique très réussi pour certaines destinations, qui donne une très bonne image du Royaume du Maroc en matière d'égalité des sexes. 

En Syrie, la mission de l'ONU est confrontée à une situation compliquée. Geir O Pedersen, le Norvégien qui dirige le travail de l'ONU dans le pays, a passé des années à essayer de réconcilier les parties d'un échiquier politique totalement fracturé après 11 ans de guerre. 

À cette fin, le bureau de l'envoyé spécial a déjà préparé huit réunions du "Comité constitutionnel syrien", une assemblée constituante visant à mettre fin à la fragmentation politique entre Al-Assad et les rebelles au moyen d'une nouvelle constitution. Ce comité, composé de 150 représentants de la société syrienne, serait le premier organe à restructurer la constitution syrienne depuis l'instauration de l'idéologie du Baas dans les années 1960. 

La dernière session du Comité constitutionnel s'est tenue en octobre 2021. Selon Pedersen, l'ONU bénéficie d'un certain soutien de la part des principaux acteurs de la région pour mener à bien ce processus constitutif. L'instabilité du pays rend ce processus particulièrement lent et menacé par certaines des puissances étrangères qui partagent leur influence dans le pays. 

La Russie, l'Iran et la Turquie sont en négociations constantes pour coordonner leur degré de pénétration en Syrie depuis que les États-Unis ont quitté le pays. Israël fait office de contrepartie, notamment contre l'influence iranienne.