L'Algérie annule le voyage de González Laya pour la deuxième fois

L'Algérie a de nouveau annulé la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha González Laya, à la dernière minute. La chef de la diplomatie devait se rendre mercredi dans ce pays d'Afrique du Nord, pour une tournée qui la mènera mardi en Mauritanie. Les autorités algériennes ont allégué des problèmes avec l'ordre du jour et ont reporté la visite au 4 mars.

Il convient de rappeler à ce stade qu'immédiatement après sa prise de fonction, Gonzalez Laya a annoncé que, comme c'est devenu une tradition au sein du ministère des affaires étrangères, le Maroc serait son premier voyage officiel à l'étranger, suivi par l'Algérie. Alger a ensuite annulé la visite sans donner de raison précise. Le ministre a profité de l'occasion pour visiter les îles Canaries, dans un contexte marqué par la décision de Rabat de redessiner les frontières maritimes avec l'Espagne.

Au programme de ce voyage raté en Algérie figuraient des questions liées à la sécurité et à l'immigration. Des sources proches du ministère ont expliqué que l'agenda devait être basé sur « des questions très intéressantes et sensibles telles que la gestion des flux migratoires, la lutte contre le terrorisme et l'énergie ». Cependant, le point central allait être l'invasion d'une partie des eaux de l'île de Cabrera - quelque deux cents milles nautiques (370 kilomètres) - dans l'archipel des Baléares. Ce mouvement algérien a eu lieu en avril 2018, mais n'avait pas été traité par les autorités espagnoles jusqu'à présent.

Afin de récupérer la portion de territoire qui lui a été attribuée, l'Espagne sera obligée de négocier, surtout pour éviter l'exploitation des ressources du parc naturel par le pays nord-africain. Le décret ratifié par l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika il y a deux ans prévoit, entre autres, son droit d'explorer et d'utiliser les ressources, ce qui inclut, par exemple, la prospection pétrolière.