L'Algérie arrête un journaliste français pour « apologie du terrorisme »

Ambassade d'Algérie à Paris, France - PHOTO/pymouss
Reporters sans frontières, qui a dénoncé cette affaire, a déclaré que cette condamnation était « absurde »

Après avoir condamné l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison, le même tribunal a rendu un nouveau verdict à l'encontre du journaliste sportif français Christophe Glezies, condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme ». 

Le professionnel, qui travaille pour les magazines So Foot et Society, a été arrêté à son arrivée à Alger sous prétexte qu'il était entré dans le pays avec un visa touristique. En outre, d'anciennes publications sur ses réseaux sociaux ont été qualifiées de « propagande préjudiciable aux intérêts nationaux ». 

Kiosque à Paris, France - Depositphotos

Le jugement explique que les motifs, qui relèvent du Code pénal algérien, sont fondés sur une interview d'un ancien joueur camerounais qui faisait partie d'un club dont les dirigeants appartenaient, entre 2015 et 2017, au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), considéré dans le pays comme une organisation terroriste depuis 2021. 

Sur la base de ces prémisses, la Cour de justice algérienne a estimé qu'il s'agissait de motifs suffisants pour prononcer une peine de sept ans de prison. Face à cette situation, l'organisation Reporters sans frontières (RSF), par l'intermédiaire de son directeur, Thibaut Bruttin, a dénoncé auprès des autorités compétentes le « non-sens » de cette condamnation et a rendu une décision réclamant « sa libération immédiate et inconditionnelle ». 

Dans la déclaration de RSF, son directeur a souligné que, malgré la condamnation, Glezies « vit sous un contrôle judiciaire absurde depuis plus d'un an ». « Aujourd'hui, rien n'échappe à la politique », a conclu le directeur. 

Stand de presse en Algérie - PHOTO/ARCHIVO

« La justice algérienne a manqué une occasion importante de sortir gagnante de cette affaire », ont déclaré à la presse les porte-parole de RSF, à propos du refus de la justice algérienne de libérer et de gracier Christophe Glezies. Ils ont également indiqué avoir commencé à contacter le gouvernement français afin de trouver « une solution diplomatique dans les plus brefs délais ». 

De même, la famille a publié un communiqué dans lequel elle se dit « surprise et choquée » par la décision de justice. Plus précisément, les proches de Glezies ont souligné qu'il n'y avait aucune justification pour punir un professionnel pour avoir exercé son métier. « Sa passion pour raconter l'histoire des footballeurs africains, évidente dans ses textes, ne mérite pas un tel traitement », ont-ils ajouté.