L'ancien ministre algérien de la Communication, Mohamed Bousleimani, qui a été démis de ses fonctions en raison de ces événements, a confirmé que les attaques se poursuivront en raison de la position des Émirats arabes unis sur le conflit israélo-gazaoui

L'Algérie poursuit sa campagne de désinformation contre les EAU

PHOTO/Agence photographique hôte RIA Novosti via REUTERS - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune

Les médias algériens continuent de "bombarder" les Émirats arabes unis d'informations montrant des signes de directives conduisant à une rupture des relations entre les deux pays. L'ancien ministre de la Communication, Mohamed Bousleimani, a été limogé à cause de cette campagne, mais sa poursuite sous la direction du nouveau ministre Mohamed Laqab suggère que la question est "hors de contrôle". 

PHOTO/Ministerio de Defensa de Argelia - Le général Said Chanegriha, chef d'état-major de l'armée algérienne, passe en revue les troupes algériennes

Comme le rapporte Al Arab, le journal Al-Khobar poursuit sa campagne contre les Émirats arabes unis avec un rapport qui inclut "des plans visant à intensifier les tensions entre les deux pays et à les éloigner encore plus l'un de l'autre". 

L'une des dernières attaques en date est "la tentative du sin sioniste qui contrôle la sécurité aux Émirats arabes unis et qui s'appuie sur des données manipulées pour tirer parti de la colère du public à l'égard de la guerre à Gaza et des politiques israéliennes qui humilient les Émirats arabes unis". Ce rapport fait suite à un précédent, qui visait à agiter l'opinion publique arabe contre ce que le journal appelait "le rôle de l'émirat dans la destruction et la conquête de la région arabe par ses ennemis sionistes". 

PHOTO/FILE - Drapeau algérien

L'été dernier, il a publié un rapport accusant Abou Dhabi de mener "une politique hostile et manipulatrice à l'encontre des intérêts algériens". Le régime algérien envisage d'accuser tout pays avec lequel il n'est pas d'accord d'"espionnage" et de rappeler les citations de la guerre froide telles que "porter atteinte aux intérêts supérieurs de l'Algérie". Il s'agit d'une accusation qui "nécessite une personnalité influente au sein des médias algériens". 

L'histoire des médias algériens a pris un tournant décisif après l'élection du président Abdelmadjid Tebboune et d'un nouveau commandement militaire dirigé par le général Said Chengriha, qui remplace l'ancien chef d'état-major, le général Ahmed Gaed Salah. 

AFP/ODD ANDERSEN - Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères

En ce qui concerne les Émirats arabes unis, en particulier pendant la période de transition du pays entre 2019 et 2020, les attaques de l'Algérie contre Abu Dhabi ne se limitent pas aux médias, mais sont également politiques, comme le Mouvement national pour la construction de la fraternité, que le président Abdel Kader Bin Quraina a condamné à plusieurs reprises comme étant un "complot" des Émirats arabes unis, et travaillent avec Israël et le Maroc pour conspirer contre l'Algérie. Les observateurs estiment que l'absence de consensus parmi les hommes politiques algériens pourrait permettre à la campagne contre les Émirats arabes unis de se poursuivre. 

Le ministre Bousleimani est l'une des personnalités les plus proches du président algérien Tebboune. Le rôle du ministère algérien de la Communication se limite à la gestion des opérations des médias locaux ou des réseaux de médias. Son implication est limitée aux affaires publiques et aux institutions ayant une influence limitée, et les politiques médiatiques influentes sont définies au sein d'organisations clés, telles que le service de renseignement et d'autres départements influents. 

PHOTO/ARCHIVO - Presse algérienne

S'opposer aux Émirats arabes unis n'est rien d'autre que la poursuite de la politique algérienne consistant à "créer des ennemis sans raison, même si cela nuit aux intérêts de l'Algérie", selon Al Arab. Outre le Maroc, l'Algérie connaît également de profondes tensions avec l'Espagne et des relations glaciales avec les États-Unis et l'Union européenne en raison de sa proximité avec la France, la Chine et la Russie.