L'ancien PDG de Sonatrach extradé en Algérie pour corruption
L'ancien dirigeant du géant des hydrocarbures, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été extradé par les Émirats arabes unis (EAU) vers l'Algérie suite à l'émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre après avoir été inculpé pour son implication dans diverses affaires de corruption.
La télévision publique algérienne a diffusé des images de Kaddour arrivant à l'aéroport menotté et placé en garde à vue. À cet égard, les autorités algériennes ont affirmé qu'Ould Kaddour est impliqué dans plusieurs affaires de corruption liées à des contrats qui auraient été signés par la société Sinotrach pendant le mandat d'Abdelaziz Boutelfika. Parmi ces affaires figure l'achat de la raffinerie d'Augusta en Sicile à Exxon Mobil Corp en 2018.
Fin 2019, l'Algérie a émis un mandat d'arrêt international après que son nom soit apparu dans 11 affaires de corruption différentes liées à certains hommes d'affaires liés au régime militaire algérien de Boutelfika. Ainsi, en mars dernier, la police de Dubaï a arrêté Kaddour dès son atterrissage à l'aéroport émirati, après que son nom eut figuré sur la notice rouge d'Interpol et qu'il eut été interdit de quitter le pays.
La remise par les EAU à l'Algérie de l'ancien dirigeant de Sonatrach confirme l'engagement des deux pays dans leurs relations bilatérales en ce qui concerne les accords et les traités relatifs à l'extradition de personnes recherchées et de criminels vers leurs pays. Selon les analystes internationaux, les EAU sont un pays qui s'engage à respecter les lois internationales en matière d'extradition, ce qui en fait un pays économique et financier fiable au niveau international.
En matière de coopération, les EAU et l'Algérie sont soumis à un accord de coopération judiciaire, d'exécution des peines et d'extradition des criminels depuis octobre 1983, avant d'être réactivé en octobre 2017.
Selon la justice algérienne, "son implication dans le transfert de certains champs pétroliers vers des projets pétroliers dans le sud de l'Algérie en faveur de sociétés étrangères". De même, il a été accusé d'avoir "violé les lois en vigueur en renouvelant le contrat d'une compagnie pétrolière espagnole dans les champs de gaz (Ain Amenas) dans le sud de l'Algérie pour une période de 20 nouvelles années" et encore une autre affaire de corruption.
L'ancien PDG de Sonatrach est poursuivi pour d'autres chefs d'accusation de corruption, notamment "violation de dispositions législatives et réglementaires, détournement de fonds, gaspillage de fonds publics et utilisation illégale de fonds publics et privés au profit de tiers".
En outre, il est accusé d'avoir "profité de l'autorité et de l'influence des agents d'agence pour augmenter les prix, et d'avoir bénéficié de manière injustifiée d'exonérations et de réductions fiscales et tarifaires".