L'ancien président sud-africain défend le plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental

L'ancien président sud-africain Jacob Zuma, lors de sa visite à Accra (Ghana) – PHOTO/@MkhontoweSizwe

Jacob Zuma, ancien président sud-africain, a publiquement défendu le plan d'autonomie marocain comme solution au conflit du Sahara occidental

  1. Une Afrique unie
  2. Le Maroc et l'Afrique du Sud avancent dans leur histoire commune
  3. Le Polisario, à la poubelle de l'histoire

L'ancien président sud-africain Jacob Zuma a marqué un tournant dans l'histoire du Congrès national africain (ANC) en défendant publiquement, lors d'une conférence organisée mardi dernier au Ghana, le plan d'autonomie du Maroc comme solution au conflit du Sahara occidental.

Depuis l'Université des études professionnelles d'Accra, Zuma a mis en lumière le danger que représente la balkanisation du continent africain en États faibles et divisés, vulnérables à la manipulation extérieure et privés de souveraineté authentique et légitime.

Le leader du troisième plus grand parti d'Afrique du Sud a critiqué, dans ce contexte, la position de l'ANC en matière de politique étrangère, qui soutient le Front Polisario séparatiste, et a déclaré que son destin sera, tôt ou tard, de finir aux poubelles de l'histoire. Zuma a salué le soutien du Ghana au Plan d'Autonomie du Maroc et a exhorté à suivre son exemple, pour le bien de tout le continent africain.

L'ancien président du pays et chef du parti MK, Jacob Zuma, aux côtés du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita - PHOTO/X/MAROC DIPLOMATIE

Une Afrique unie

Dans son discours, Jacob Zuma a souligné que « l'Afrique ne doit pas être divisée pour servir les intérêts d'étrangers ; l'ère de la balkanisation du continent au profit d'intérêts étrangers est révolue ».

Le politicien sud-africain a salué la position du Ghana en faveur du Plan d'Autonomie du Maroc, rejetant l'agenda séparatiste promu par le Front Polisario et ses sponsors algériens. Une position qui démontre la volonté de ce pays de s'inscrire dans l'ambition partagée par le Maroc d'une Afrique unie, loin de toute fragmentation et de tout conflit.

L'exemple du Ghana représente un changement radical par rapport à sa reconnaissance, en 1979, de la RASD autoproclamée, dirigée par le Front Polisario. Ce changement s'est produit le 7 janvier dernier et a été confirmé par la présence, en tant que témoin, de l'ancien successeur de Nelson Mandela à la tête du gouvernement sud-africain.

La décision du Ghana a été réaffirmée en juin, lorsque le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a signé une déclaration conjointe avec son homologue marocain Nasser Bourita, soulignant le caractère exclusif du plan d'autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme seule base réaliste et viable pour une solution mutuellement acceptable.

Parallèlement à ce changement de position positif, le parti uMkhonto weSizwe (MK) a publié, en juin dernier, un document soutenant le plan d'autonomie du Maroc et rejetant les revendications du Polisario. Zuma a alors affirmé que « le Sahara occidental appartient historiquement au Maroc », saluant la Marche verte de 1975 comme un moment de libération.

Malgré les critiques dont il a fait l'objet dans son pays, tant de la part du CNA que des analystes politiques, Zuma a fermement défendu son droit d'utiliser le drapeau sud-africain, en se référant à la note diplomatique de l'ambassade d'Afrique du Sud au ministère marocain des Affaires étrangères, datée du 11 juillet, qui contredit directement la position du CNA.

El ministro de Asuntos Exteriores de Marruecos, Nasser Bourita, con el ministro de Asuntos Exteriores de la República de Ghana, Samuel Okudzeto Ablakwa, quien visita el Reino de Marruecos por primera vez desde su nombramiento como jefe de la diplomacia ghanesa - PHOTO/X/@Marocdiplo_EN

Le Maroc et l'Afrique du Sud avancent dans leur histoire commune

Le leader du parti MK a souligné les relations bilatérales florissantes entre l'Afrique du Sud et le Maroc, mentionnant plus de 20 accords dans des domaines tels que le commerce, la défense, l'agriculture et les technologies de la communication.

Ces liens entre les deux pays africains doivent être consolidés pour le bien commun non seulement des deux nations, mais aussi de tout le continent africain, afin de garantir une Afrique forte et unie.

Le regain d'activisme de Jacob Zuma sur la scène internationale, malgré les critiques, est considéré, notamment à Accra, comme une occasion de revoir la politique étrangère de l'Afrique du Sud, ainsi que comme une rectification audacieuse de la position du pays en ce qui concerne, d'une part, le plan d'autonomie marocain et, d'autre part, le Front Polisario.

Dans cette optique, il convient de souligner le rapprochement diplomatique entre l'Afrique du Sud et le Maroc, qui a débuté en mai 1998 au Cap, lors de la première session de la Commission mixte Maroc-Afrique du Sud, coprésidée par Aicha Belarbi et Aziz Pahad. Lors de cette rencontre de haut niveau, plusieurs accords-cadres ont été signés, contribuant ainsi à la consolidation des relations bilatérales.

Toutefois, cette dynamique positive s'est affaiblie lorsque Pretoria a officiellement reconnu l'entité Polisario RASD le 15 septembre 2004, sous l'administration du président Thabo Mbeki. Cette mesure a conduit le Maroc à rappeler son ambassadeur en Afrique du Sud.

Le Polisario, à la poubelle de l'histoire

Après que le Ghana a rejoint les plus de 120 pays qui soutiennent l'intégrité territoriale du Maroc, soit plus de 60 % des États membres de l'ONU, le Front Polisario est en passe de s'affaiblir pour finir « à la poubelle de l'histoire », selon les déclarations de Jacob Zuma.

Le soutien dont bénéficie la diplomatie marocaine sur la scène internationale constitue un tournant important dans l'histoire du conflit du Sahara occidental : depuis 2000, 46 pays, dont 13 nations africaines, ont cessé de reconnaître le Front Polisario comme un État.

Ces résultats élargissent chaque jour davantage la zone d'isolement dans laquelle est confiné le front séparatiste qui, selon Zuma, est une entité fictive sans avenir en Afrique.

Dans ce contexte, l'ancien président sud-africain a précisé que les rencontres soigneusement orchestrées entre les figures du Polisario et les fidèles du CNA, y compris à Accra, ne sont que des mises en scène vides de sens, révélant leur forte dépendance à l'égard de la faible influence diplomatique de l'Afrique du Sud.

D'une part, le soutien au Polisario continue de s'effriter dans toute l'Afrique, avec le récent soutien du Kenya et du Ghana au plan d'autonomie du Maroc, aux côtés des principales puissances internationales telles que les États-Unis, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. D'autre part, les déclarations de Zuma au Ghana constituent un nouveau coup dur pour le groupe séparatiste sur la scène internationale.