L'Arabie saoudite prend position contre le développement des armes nucléaires iraniennes
La 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York laisse des avertissements sévères et des preuves évidentes de la crise démocratique que traverse le monde. Si l'on fait abstraction du COVID-19, qui continue malheureusement à frapper durement une grande partie du monde, la crise de la démocratie est une réalité que nous devons être prêts à affronter. La prise de Kaboul par les talibans est l'une des dernières mesures prises par l'extrémisme qui, par ailleurs, s'est installé sur le territoire iranien, transformant en lettre morte tout accord conclu avec l'Occident.
L'Iran est l'une des plus grandes - si ce n'est la plus grande - préoccupations aujourd'hui. L'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) elle-même s'est déclarée préoccupée par la croissance exponentielle de l'enrichissement de l'uranium en Iran et par le danger qu'elle représente pour la communauté internationale. Dans ce contexte, son voisin, l'Arabie saoudite, s'est aligné sur les Nations unies pour faire face au développement éventuel d'armes nucléaires par Téhéran et souligne "l'importance de faire du Moyen-Orient une région exempte de toute arme de destruction massive", a déclaré le roi Salman bin Abdulaziz devant l'Assemblée générale des Nations unies.
Riyad vise à améliorer les relations avec les Iraniens. Cette situation est compliquée par les conflits majeurs dans lesquels les deux pays s'affrontent depuis des années. L'une d'entre elles est la guerre au Yémen, à laquelle le roi saoudien lui-même a fait référence lors de l'assemblée : "L'initiative de paix au Yémen présentée par le Royaume en mars dernier devrait mettre fin à l'effusion de sang et au conflit". Il a ajouté : "Malheureusement, la milice terroriste Houthi rejette les solutions pacifiques. Ils ont opté pour une option militaire afin de s'emparer de davantage de territoires au Yémen".
Les propos du dirigeant saoudien sont en grande partie dirigés contre l'Iran, qui soutient et finance depuis des années les milices terroristes qui affrontent Riyad, non seulement sur le territoire yéménite, mais aussi en attaquant à l'intérieur des frontières saoudiennes. Abdulaziz y fait référence en disant que "le Royaume maintient son droit légitime de se défendre contre les attaques de missiles, les attaques de missiles balistiques et l'utilisation de bateaux piégés". Les Houthis ont mené des attaques à la frontière avec l'Arabie saoudite ou même sur des aéroports civils à l'aide de drones de combat, menaçant ainsi la population.
"L'ONU doit faire de la lutte contre tous ceux qui soutiennent, parrainent, financent ou abritent des groupes terroristes et des milices sectaires ou qui les utilisent pour semer le chaos, la destruction et l'hégémonie une de ses priorités", a déclaré le roi saoudien. C'est pourquoi, si l'Iran veut vraiment coopérer pour parvenir à un accord - ce dont on doute sérieusement - il doit montrer sa volonté de changement et favoriser non seulement un accord sur l'enrichissement de l'uranium ou un retour au Plan d'action global conjoint (JCPOA), mais aussi la paix du peuple yéménite.
L'Assemblée générale des Nations unies a été marquée par des questions controversées. Outre la confrontation avec l'Iran concernant sa position sur la possibilité de développer des armes nucléaires et l'enrichissement de l'uranium, la demande des Talibans de participer à l'assemblée a suscité beaucoup d'émoi. Le Secrétariat général a reçu une demande de participation du ministre taliban des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, ainsi que la notification de la nomination d'un nouveau représentant auprès des Nations Unies. Toutefois, cette demande ne constitue pas une garantie pour les Talibans et une décision de l'ONU n'est pas attendue avant lundi prochain, date de la fin des réunions de l'Assemblée générale.