L'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme a formulé cet appel après que l'Audience nationale ait annoncé le rejet de l'affaire contre le leader du Front Polisario

ASADEDH recurre ante el Tribunal Supremo el archivo de la querella contra Brahim Ghali por genocidio

AP/FATEH GUIDOUM - Brahim Ghali, leader du Front Polisario

L'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) a présenté ce vendredi un recours à la Cour suprême après que la Chambre criminelle de l'Audience nationale ait décrété le rejet de la plainte contre Brahim Ghali, chef du Front Polisario, pour crime présumé de génocide, comme le rapporte l'agence Europa Press. 

Selon Europa Press, l'ASADEDH a publié une déclaration officielle dans laquelle elle montre sa confiance dans le système judiciaire espagnol pour poursuivre le crime présumé de génocide perpétré dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie, que l'organisation elle-même dénonce. 

La Chambre criminelle de l'Audience Nationale a rejeté l'appel de l'ASADEDH demandant à l'Audience Nationale de poursuivre Brahim Ghali pour le crime présumé de génocide commis entre 1975 et 1991 contre les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf. 

Les juges de l'Audiencia Nacional ont décidé jeudi dernier de classer l'affaire contre Brahim Ghali "parce que les faits de l'affaire ne constituent pas un crime de génocide et en raison de l'extinction de la responsabilité pénale due à la prescription des crimes enquêtés", comme le rapporte l'agence Europa Press. 

L'Audiencia Nacional a fait valoir que M. Ghali et les victimes partagent la nationalité sahraouie, de sorte que "le critère de la nationalité n'est pas utile pour estimer la concomitance de l'élément objectif du crime de génocide", comme le souligne la note officielle à laquelle Europa Press fait référence. 

Par conséquent, l'ASADEDH continue avec son intention d'amener Brahim Ghali à un procès pour un crime présumé contre les réfugiés sahraouis à Tindouf, et l'affaire continue de générer une controverse. 

La figure du leader du Front Polisario continue de susciter la controverse à cause de cette question et aussi à cause du conflit diplomatique qui a éclaté entre l'Espagne et le Maroc à propos de sa présence en Espagne l'année dernière pour être traité pour une grave maladie respiratoire dans un hôpital de Logroño. 

Le royaume alaouite a demandé des explications au gouvernement espagnol pour ne pas avoir été correctement informé de l'entrée du Ghali sur le territoire espagnol, surtout si l'on considère que les deux pays se considèrent comme voisins et alliés. Le gouvernement de Pedro Sánchez a fait valoir des raisons humanitaires pour traiter Brahim Ghali à l'hôpital, mais cela n'a pas convaincu le pays d'Afrique du Nord, qui a critiqué la position de l'Espagne. 

Après cet événement, plusieurs épisodes ont suivi qui ont encore tendu les relations entre les deux nations, comme l'entrée irrégulière de milliers d'immigrants marocains par la frontière de Ceuta ou le retrait de l'ambassadeur du Maroc à Madrid. 

A la base de tout cela, il y a le fait que le Maroc exige depuis longtemps une position plus claire de l'Espagne sur la question du Sahara Occidental. Le royaume alaouite propose une formule de large autonomie pour le territoire sahraoui sous souveraineté marocaine afin de résoudre un problème qui dure depuis des décennies. L'initiative du pays d'Afrique du Nord est soutenue par des nations importantes telles que les États-Unis, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni. 

L'initiative du Front Polisario, qui préconise l'organisation d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui, bénéficie d'un faible soutien international, avec en particulier l'appui de l'Algérie, grand rival politique du Maroc en Afrique du Nord, qui a récemment rompu ses relations diplomatiques avec le royaume alaouite. 

L'ASADEDH veut maintenant réactiver l'affaire judiciaire contre Brahim Ghali, une figure politique controversée dans la relation diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, qui est en train de renaître grâce aux récentes déclarations de rapprochement du nouveau ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, et du roi Felipe VI lui-même.