Des affrontements militaires ont éclaté aux premières heures de ce matin, tuant au moins trois soldats arméniens

L'Azerbaïdjan et l'Arménie conviennent d'un cessez-le-feu à la frontière

PHOTO/AP - Des soldats arméniens examinent une maison détruite par des tirs d'artillerie azerbaïdjanais à Stepanakert, dans la région séparatiste du Nagorny-Karabakh

L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont convenu mercredi d'un cessez-le-feu à leur frontière commune, où des affrontements militaires ont éclaté tôt ce matin, au cours desquels au moins trois soldats arméniens ont été tués.

Le cessez-le-feu a été proposé par la Russie, qui a servi de médiateur pour mettre fin à la guerre de 44 jours qui a opposé l'année dernière l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabakh et sur une partie du territoire de laquelle elle maintient un contingent de soldats de la paix.

"Avec la médiation du commandement des forces russes de maintien de la paix, un accord a été conclu pour rétablir le régime de trêve sur la ligne de contact entre les troupes arméniennes et azerbaïdjanaises", a déclaré le ministère arménien de la défense dans un communiqué.

Selon la partie arménienne, "à l'heure actuelle, l'accord est généralement respecté".

À son tour, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré que "l'Azerbaïdjan a soutenu l'initiative de la Russie visant à mettre en œuvre un régime de cessez-le-feu à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie à partir de 10h00, heure de Bakou (06h00 GMT)".

Le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères a souligné que l'Azerbaïdjan "se réserve le droit de défendre son intégrité territoriale et répondra résolument à toute action dirigée contre lui".

"Nous appelons l'Arménie à accepter les nouvelles réalités de la région, à cesser ses provocations militaires et à entamer des négociations sur la délimitation des frontières", a indiqué la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué.

L'Azerbaïdjan et l'Arménie s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les actions militaires qui ont eu lieu aujourd'hui dans la partie centrale de la frontière entre les deux pays, l'un des incidents les plus graves depuis le 10 novembre dernier, date de la signature de l'accord mettant fin à la guerre de 44 jours au Karabakh.

Plus de 5 500 soldats et environ 150 civils ont été tués dans la guerre pour le contrôle du Nagorno-Karabakh.

Ce territoire, disputé entre Arméniens et Azerbaïdjanais depuis 1988, est reconnu internationalement comme étant l'Azerbaïdjan, bien qu'il ait été peuplé par des Arméniens de souche.L'Azerbaïdjan l'a emporté dans le conflit et a récupéré sept districts adjacents au Nagorno-Karabakh qui étaient occupés par l'Arménie depuis près de 30 ans.

En outre, l'Azerbaïdjan a pris le contrôle d'une partie du Karabakh, dont Choucha, sa deuxième ville, située à seulement 11 kilomètres de la capitale, Stepanakert, qui reste sous contrôle arménien.