El Parlamento Europeo preocupado por la amenaza de drones iraníes en el Sáhara
L'alarme concernant l'utilisation de drones par des éléments armés liés au Front Polisario a atteint le Parlement européen à Bruxelles par le biais d'une question écrite adressée au Haut Représentant pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell.
La question, posée par le député européen du Parti populaire européen Antonio López-Istúriz White, fait référence à la nouvelle qui a déclenché les sirènes d'alerte au Maroc début octobre. Lorsque le ministre de l'Intérieur de la République arabe sahraouie démocratique proclamée, Omar Mansour, a affirmé lors d'une visite en Mauritanie que le Front Polisario disposerait bientôt de drones militaires, tous les doigts ont pointé vers l'Iran comme fournisseur potentiel de ces systèmes d'armes.
Ces événements ont suscité une question de López-Istúriz, membre de la Commission des affaires étrangères du Parlement, qui souhaite savoir quelles informations la Commission européenne possède sur la fourniture présumée de drones iraniens au Front Polisario. La question enregistrée par le député du Parti populaire interroge également le haut représentant sur les mesures éventuelles que l'Union européenne prendra pour éviter une escalade du conflit au Sahara, ainsi que pour empêcher l'infiltration de l'Iran dans la région.
Des analystes militaires cités par le journal marocain L'Opinion rejettent la thèse d'un approvisionnement iranien du Polisario et estiment qu'un achat serait plus approprié si le Front Polisario dispose de fonds suffisants pour effectuer la transaction. Pour Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe, un think tank français basé à Paris, Bruxelles et Rabat, malgré les tensions entre Téhéran et Rabat, le contexte géopolitique actuel ne se prête pas au scénario présenté par le gouvernement marocain.
Jesús Manuel Pérez Triana, analyste espagnol de la sécurité et de la défense, a déclaré à Atalayar que les moyens militaires du Polisario sont obsolètes et que, d'un point de vue militaire, les options du groupe insurgé sont très limitées. La suprématie marocaine en termes militaires serait absolue et empêcherait les séparatistes d'entreprendre toute action sérieuse.
Omar Mansour, dans une interview accordée au média espagnol El Independiente, a nié tout lien entre le Front Polisario et l'Iran lorsqu'il a été interrogé sur l'éventuelle fourniture de drones iraniens. Le ministre maintient sa déclaration concernant les objectifs de fournir aux éléments armés insurgés des drones militaires, bien qu'il ne révèle pas leur origine potentielle. Il affirme qu'ils pourraient venir du Maroc lui-même, faisant référence à de possibles tentatives d'abattre des drones marocains patrouillant dans le Sahara et de les récupérer pour leur propre usage.
Le Maroc a fait valoir devant l'ONU que le scénario du Yémen, où l'Iran soutient fortement le groupe rebelle Houthi avec des formations et des armes, pourrait se répéter au Sahara si aucune action n'est entreprise. Le Maroc est actuellement évalué par les États-Unis en vue d'une aide militaire et d'un programme de développement militaire en coopération avec d'autres pays menacés par l'Iran.