L'effondrement économique pourrait amener le président turc à convoquer des élections anticipées

L'échec du plan d'Erdogan pour sauver la livre turque

PHOTO/ARCHIVO - Le plan du président turc Recep Tayyip Erdogan pour sauver la livre turque échoue après que la livre ait subi une baisse accélérée au cours des quatre derniers jours par rapport au dollar américain PHOTO/FILE

Le plan du président turc Recep Tayyip Erdogan pour sauver la livre turque échoue après que la livre ait subi une baisse accélérée au cours des quatre derniers jours par rapport au dollar américain. Bien que la lire turque ait augmenté de plus de 50 % la semaine dernière après les interventions de l'État sur le marché, elle a perdu 38 % de sa valeur cette année. Ce jeudi encore, il a enregistré une chute historique de 5,6 %.

Face à cette situation, la banque centrale turque a confirmé mercredi qu'elle allait donner la priorité aux mesures visant à encourager les déposants à épargner en lires d'ici 2022. Le nouvel instrument financier peut permettre aux déposants d'obtenir le même niveau de rendement potentiel sur l'épargne en devises étrangères que la détention d'actifs en lires turques. Toutefois, la chute de la lire et l'annonce par la Banque centrale turque d'une baisse historique de ses réserves de change ont entraîné une baisse de la confiance dans la lire turque, l'indice de confiance étant tombé à 1,8 % en décembre dernier.

En Turquie, les réserves totales en espèces ont diminué de 5 700 dollars la semaine dernière, période au cours de laquelle les réserves nettes en devises de la banque ont diminué de 3,6 milliards de dollars. D'autre part, et en excluant les devises et l'or détenus par la banque en tant que dette et prêts, les réserves ont diminué de 9 milliards de dollars.

Avec un signe négatif en face, - 55,7 milliards de dollars de réserves nettes, la Banque centrale de Turquie a joué un rôle important dans la chute du taux de change par une intervention rapide et intense afin d'arrêter l'effondrement de la monnaie. Entre-temps, les déclarations effectuées par la ministre des Finances, Noureddine Nabati, ont soulevé de nouvelles questions sur la chute des taux de change. "Les citoyens ont participé à une course et ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour changer leur monnaie", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il n'y avait pas d'interférence dans le change. "La Turquie est-elle un pays si maladroit qu'elle va rester assise à regarder les événements de son côté et ne pas utiliser tous les outils dont elle dispose de manière positive ?", conclut-elle.


Plusieurs banques d'État ont sur-vendu des dollars la semaine dernière pour soutenir la lire après que le président Erdogan a annoncé un plan de protection des dépôts visant à endiguer la crise monétaire, un plan qui a échoué avec la chute de la lire turque.

Cet effondrement économique et la crise financière de la Turquie pourraient amener le président Erdogan à convoquer des élections anticipées après son impopularité prolongée due, entre autres, à l'incapacité de sauver la livre turque. Cette éventuelle annonce des élections est une revendication de longue date de l'opposition, mais elle pourrait néanmoins semer la confusion dans la coalition d'opposition, dont les partis ne se sont pas encore mis d'accord sur un candidat à la présidence. Dans tous les cas, l'effet de ce message dépendra de l'évolution de la lire et de l'inflation, ainsi que de son impact sur les citoyens turcs, dont le pouvoir d'achat a diminué.