L'Égypte désigne de nouveaux membres des Frères musulmans comme terroristes
Nouveau coup dur pour les Frères musulmans en Egypte. Un tribunal égyptien a décidé d'inscrire plusieurs dirigeants et membres des Frères musulmans égyptiens résidant actuellement en Turquie sur la liste des terroristes. Le Journal officiel égyptien a publié la décision de la Cour pénale du Sud du Caire d'inscrire 20 membres de la Fraternité sur la liste des terroristes.
Cette nouvelle liste comprend l'ancien secrétaire général du groupe et chef de l'organisation connue sous le nom de "Front d'Istanbul", Mahmoud Hussein. Hussein est suivi de Medhat Al-Haddad, affilié au Front d'Istanbul, et de son frère et assistant du président de la République pour les relations étrangères durant le gouvernement de l'ancien président Mohamed Morsi.
Avant d'être désigné comme terroriste, Al-Haddad avait déjà réussi à obtenir la nationalité turque, parmi un grand nombre d'autres membres des Frères musulmans présents en Turquie.
Cette nouvelle décision envoie un message clair confirmant l'éradication de toute forme de piste politique entre le gouvernement d'Abdelfatah Al-Sisi et les Frères musulmans. En outre, le jugement intervient à un moment de crise pour la Société. Pour les anciens partisans des Frères musulmans, ces derniers n'ont pas été en mesure de tenir les promesses qu'ils avaient faites, ainsi que leurs programmes politiques, de sorte que le mécontentement social est important, non seulement en Égypte mais aussi au niveau régional. Selon différents analystes de la région, les Frères musulmans ont échoué politiquement et moralement en s'associant à des partis corrompus.
Bien que le gouvernement d'Al-Sisi ait réussi à l'emporter sur la confrérie, celle-ci reste l'un des groupes islamiques les mieux organisés, avec de solides connexions extérieures et des ressources financières qui les financent depuis l'étranger. Pour Al-Sisi, toute allusion à un dialogue avec la confrérie est considérée comme une "trahison". Le dirigeant égyptien a assuré que son gouvernement a réussi à "détruire l'infrastructure des organisations terroristes" et a réussi à mettre fin aux "forces du mal et des ténèbres".
Dans cette lutte pour endiguer la menace des Frères musulmans, l'Égypte a tenté de tisser une série de réseaux internationaux pour soutenir leur éradication. Dans cette tentative, la communauté internationale, représentée par les États-Unis, l'Union européenne, Israël et la Turquie, tente de mettre sur pied une stratégie de soutien à l'Égypte qui n'a pas encore été formalisée, ce qui préoccupe plusieurs institutions internationales comme le Centre européen d'études sur le renseignement et la lutte contre le terrorisme.
Selon un rapport publié par l'organisation, ils insistent sur la nécessité d'une surveillance constante de la confrérie islamiste. Outre l'Égypte, des nations telles que les États-Unis et la Russie considèrent les Frères musulmans comme des terroristes et mettent en garde contre leurs pratiques contraires au respect des droits de l'homme.
Dans cette optique, des pays comme le Royaume-Uni et la France ont adopté une série de politiques visant à limiter l'influence des islamistes. Dans le cas de la France, le président français Emmanuel Macron a fait passer une loi visant à lutter contre ce qu'il appelle le "séparatisme islamiste". Suivant cette ligne directrice, Macron a ordonné la fermeture d'une douzaine de mosquées, arguant qu'elles avaient tenté de promouvoir le radicalisme islamique.