Un communiqué publié par le ministère égyptien des affaires étrangères a annoncé la reprise des relations à la suite de l'affaire Al-Ula

L'Égypte et le Qatar reprennent leurs relations diplomatiques

REUTERS/Présidence égyptienne - Photo d'archive, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (à droite) s'assied avec le cheikh Tamim bin Hamad al Thani du Qatar à son arrivée avant le sommet arabe de Charm el-Cheikh, dans le gouvernorat du Sud-Sinaï, au sud du Caire, le 28 mars 2015

L'Egypte va reprendre ses relations diplomatiques avec le Qatar, comme l'a indiqué le ministère des affaires étrangères du pays dans un communiqué. Ce dernier a également informé de l'échange de deux mémorandums officiels entre le Caire et Doha qui confirmeraient ce rétablissement de la diplomatie entre les deux pays.

Cette mesure serait l'une de celles incluses dans la déclaration Al-Ula, qui met fin au blocus auquel le Qatar est soumis depuis 2017 par trois de ses voisins - l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn - et l'Egypte. Pour l'instant, selon des sources diplomatiques égyptiennes, la représentation à Doha aura un caractère intérimaire, bien que le pays nord-africain envisage la désignation d'un nouvel ambassadeur à la fin de cette année.

Cette nouvelle fait suite à l'ouverture de l'espace aérien égyptien aux vols de toutes sortes en provenance du Qatar. En effet, le premier avion commercial en provenance de Doha a atterri dans la capitale égyptienne lundi, rétablissant une liaison qui avait cessé d'être opérationnelle en 2017 en raison du blocus.

Ces derniers mois, le Koweït a tenté une médiation pour mettre fin au conflit entre les quatre pays et le Qatar, qu'ils accusent de coopérer avec des organisations terroristes, dont les Frères musulmans. Ce groupe est interdit en Egypte, suite au coup d'Etat qui a porté au pouvoir le chef de l'armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sisi, en 2014. La collusion du Qatar avec ce groupe, qui tente de répandre un soi-disant Islam politique, a été l'une des principales raisons pour lesquelles les monarchies du Golfe ont décidé de rompre les relations avec Doha. De plus, l'Égypte et les Émirats soutiennent le Haftar en Libye, tandis que le Qatar et la Turquie font de même avec le gouvernement d'accord national, de sorte qu'il existe plusieurs scénarios qui alimentent les frictions avec les Qataris.

Enfin, le 41e sommet du Conseil de coopération du Golfe, auquel l'émir qatari Al-Thani n'avait pas assisté depuis 2017, s'est achevé par la déclaration d'Al-Ula, par laquelle les quatre pays –l'Égypte a été invitée au sommet– se sont engagés à mettre fin au blocus et à rétablir les relations avec le Qatar.

Un autre aspect clé rapporté par des sources du ministère des affaires étrangères qatari est que le géant des médias Al-Jazeera va changer sa politique de diffusion en ce qui concerne l'Égypte, afin d'améliorer l'image du pays et de favoriser les relations entre les deux pays.